mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

la merdouille

Quiconque a plus d’un enfant a déjà assisté à ça : l’arrivée, par le biais d’une volonté supérieure incontrôlable (comme le cadeau offert avec un menu enfant sur une cafétéria d’autoroute), d’une merdouille en plastoque, moche, fragile, inutile, et de préférence parée de couleurs criardes. UNE merdouille, bien sûr. Et plus d’un enfant. Les ressorts dramatiques sont bien en place, ils vont se disputer la merdouille, d’abord négocier une forme de partage, mais l’un des co-propriétaire se sentira lésé, tentera d’obtenir une meilleure part de la merdouille, en usant au besoin de moyens hautement réprouvés dans la fratrie (comme la morsure, le hurlement, la dissimulation de la merdouille sous son oreiller…). Bref, tel Salomon, il te faudra, cinq fois, dix fois, trancher, décider, négocier, imposer, et encore, et encore ils viendront à tour de rôle pleurer dans ton giron pour leur merdouille adorée.
Et là, le troisième jour, leur merdouille, elle sera posée sur la table de la salle à manger, gisante, abandonnée, entre un vieux mouchoir, une bille, un verre à moitié plein et une pelure de clémentine. Lasse, tu réclameras un peu d’aide : “Oh les enfants, vous venez me ramasser votre bodeeeeeeel, là !!! Chuis pas la bonne, ici, nan mais c’est pas croyable ça, TOUT, je dois TOUT faire, avec tout le boulot que j’ai en plus, mais c’est ça, allez-y, dites-le, c’est ma mooooooort que vous voulez, hein, tous autant que vous êtes !!!!”
(ou, plus sobrement, “Allez les enfants, venez ranger ce que vous avez laissé sur la table !”. Bon, chacun son style, quoi).

Au troisième appel (après menaces, chantage et hurlements), ils descendront l’escalier de leur pas traînant, chacun, en soupirant, s’acquittera de débarrasser qui un verre, qui un mouchoir sale. Et ils laisseront la merdouille. Et quand tu diras à l’un d’eux “Hé, t’as oublié ta merdouille !” il ou elle te répondra, cinglant : “c’est pas à moi, c’est à l’autre !”.

Et oui, pauvre merdouille, tu fus l’objet de toutes les convoitises, et après t’avoir conquise de haute lutte, ils t’auront abandonnée, complètement. Au point qu’ils préfèreront que ce soit moi qui te jette à la poubelle (plutôt que d’avoir à te ranger eux-même dans la salle de jeux…)

Categorie : scène de la vie de famille, education
Par mes vies
Le 2 janvier 2014
A 11:05
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Sensibilité artistique

Nos élèves sont notés, évalués, on doit estimer leurs “compétences”, leur attribuer un niveau pour la maîtrise de l’informatique, un autre pour la maîtrise d’une ou de deux langues vivantes, sans compter les attestations délivrées par la prévention routière ou celle concernant les gestes de premiers secours…

En plus de tout ça, se rajoute en ce moment, pour les élèves demandant une affectation en lycée professionnel,  un dossier épais comme un annuaire téléphonique, dans lequel on ne peut reporter aucune des notes ou évaluations déjà portées.

On nous demande de noter avec un 0, un 5, un 10, un 15 ou un 20, leur “capacité” dans tout un tas de domaines. Déjà, faudra qu’on m’explique la différence entre une compétence (dans le sens où il est employé par l’éducation nationale) et une capacité.

Ensuite, la “capacité” que je suis donc censée noter, pour 5 à 10 élèves par classe de troisième, c’est “faire preuve de sensibilité artistique”. (enfin c’est tourné autrement, je n’ai même plus l’intitulé exact en tête).

Alors là, j’avoue, j’ai tiqué.

Je peux peut-être évaluer si mes élèves possèdent certaines compétences techniques pour comprendre et décrire une musique; mais comment puis-je évaluer leur SENSIBILITÉ artistique ?

Laisserais-je, moi, un prof, même bienveillant, noter sur vingt ma SENSIBILITÉ ? que peut-il bien en savoir, en connaître, de ma sensibilité ?

Je garde la liste des élèves concernés par devers-moi et je les appelle, à la fin de l’heure. Je leur dis franchement : “sur 20, en n’utilisant que 0, 5, 10, 15 ou 20, combien vous donneriez vous en “sensibilité artistique” ?”

Ils sont un peu surpris, j’explique rapidement que c’est pour leur dossier d’entrée au lycée pro, et que j’ai besoin de savoir où, eux, ils se placent. Le premier prend la parole : “15″. Ok, j’écris 15 en face de son nom. Les autres commencent à rigoler, ils répondent tous “15″ les uns après les autres. Je mets la note. Le dernier, A., tire franchement la tronche. Le groupe s’en va, il suit. Il n’a pas donné de note, lui. Je le rappelle alors que les autres sortent.

“A., tu ne m’as pas dit combien tu pensais valoir, en sensibilité artistique.

- Je sais pas. Mettez ce que vous voulez.

- …

- 10.

- Pourquoi 10 ? Les autres ont tous dit 15, pourquoi tu serais moins sensible qu’eux à l’art ?

- Je sais pas.

- …

- De toutes façons je n’ai jamais la moyenne.

- Parce que tu n’écoutes pas les cours, et que tu n’apprends pas les leçons. Tu n’es pas un élève “scolaire”, on est d’accord. Mais ça n’est pas ça qu’on me demande de dire, là. On me demande si tu es sensible à l’art. Et moi, je n’en sais rien. Tu aimes l’art ?

- Non.

- Tu aimes la musique ? Tu aimes quoi, comme musique ?

- Je sais pas. La fouine, Disiz la peste, d’trucs comme ça, quoi.

- qu’est-ce qui te plait dans les chansons de La Fouine ?

- j’sais pas. Ça bouge bien, j’aime bien.

- Alors tu as une sensibilité artistique, non ?

- Non.

-…

- La fouine, c’est pas une œuvre d’art.

- Pourquoi ?

- J’sais pas.

- Qu’est-ce que c’est, une œuvre d’art ?

-J’sais pas.

- Moi non plus, je ne sais pas.

Regard étonné : le premier vrai regard depuis que je l’ai appelé près de mon bureau.

- Et tu sais, A., je ne suis pas tellement convaincu que la personne qui a rédigé ce questionnaire soit capable de nous donner la réponse, non plus.

Sourire en coin.

- Bon, je mets 15, parce qu’il faut bien mettre quelque chose, et que j’ai envie que tu ailles en lycée professionnel l’année prochaine. Je ne pense pas que ta sensibilité artistique soit de 15/20. Je ne pense pas avoir le droit ni la capacité de juger ta sensibilité artistique, je ne pense pas que qui que ce soit au monde puisse décider si une autre personne a ou n’a pas une sensibilité artistique, et je ne pense pas, en aucun cas, que la sensibilité artistique puisse se noter sur 20.

Sourire.

- Merci, madame. Au revoir.

Nan mais sans rire. Visiblement, ni Schoenberg ni Stravinsky n’émeuvent ce jeune homme. Pour autant, faut-il que j’en déduise qu’il n’a pas de sensibilité artistique ????

J’ai beaucoup de mal avec Debussy. J’y comprends, le plus souvent, pas grand chose. Je n’aime pas trop Matisse, ni les Demoiselles d’Avignon. Est-ce que ça me fermerait l’accès à une classe de seconde pro ?

À quoi ça sert, tout ça ? C’est quoi, une “sensibilité artistique” ? être plus sensible à La Fouine qu’à Mahler, est-ce mal ? Être plus sensible à Mahler qu’à La Fouine, est-ce “bien” ? est-ce une preuve de sensibilité ? Ou sont-ce deux sensibilités différentes ? Et qu’est-ce que je suis censée évaluer, moi ? Et comment ?

Croyez-vous qu’il y ait, en haut lieu, rue de Grenelle, UNE personne qui puisse répondre à mes questions ? UNE personne qui se les soient posées, ces questions ? Ou une quelconque commission s’est-elle réunie un beau jour, pour définir toutes les capacités communes que devraient pouvoir posséder aussi bien un plâtrier qu’un ébéniste qu’un coiffeur qu’un installateur de climatisation ? Et, devant l’immensité de la tâche, cette commission, dont aucun membre n’a plus rencontré de collégien depuis qu’il a lui-même quitté son propre collège, probablement jésuite, dans le milieu des années 50, a-t-elle fini par énumérer toutes les qualités de “l’honnête homme” cher à Montaigne, parmi lesquelles la sensibilité aux arts n’est pas la moindre ?

J’sais pas, comme dirait A.

Categorie : education
Par mes vies
Le 4 avril 2012
A 19:33
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Glop et pas glop

Un mercredi tout en dents de scies…

Dans la série “pas glop”, d’abord : des rendez-vous manqués, des contretemps, des disputes et de l’énervement chez les enfants, qui ont aboutit à un nez ensanglanté… Le genres d’enchaînements qui vous font penser qu’il y a VRAIMENT des jours où on ferait mieux de rester coucher.

Mais du côté des glop, il y a :

- la technologie.

Il y a quelques années, quand vous entendiez le début d’une émission passionnante à la radio, mais que vous étiez obligé d’interrompre votre écoute - pour par exemple, aller accompagner votre enfant à un anniversaire, mais l’anniversaire en question était annulé et personne n’a réussi à vous prévenir, cf plus haut, un tour pour rien dans le grand froid-  il vous restait soit l’option “grande ténacité” : écrire à la radio pour se faire envoyer une cassette, soit l’option “tant pis, quel dommage, mais tant pis, halala, quand même c’est ballot, mais bon, tant pis”.

Aujourd’hui, j’entends trois mots à la radio avant d’être obligée de sortir, 3 mots qui sont une madeleine précieuse : un bout de chronique dans l’émission “la tête au carré” (oui je sais je n’écoute plus France Inter, mais sur l’autoradio ça m’arrive encore) où le journaliste parle d’un livre, “Qu’est-ce que la philosophie antique?” de Pierre Hadot. Or ce livre est le premier livre traitant de philosophie que j’ai lu, il figurait en tête de la bibliographie fournie par mon bien-aimé prof de philo de terminale. Mes souvenirs de cette lecture sont plus que lointains, mais entendre prononcer ce titre à la radio m’a ramenée à ce prof, à cette année de terminale, au lycée…

Du coup, je voulais absolument écouter cette chronique, et de retour à la maison, 3 clics ont suffit (le podcast est là, pour mon seul lecteur susceptible d’être intéressé). (Oh, tiens, dans le lien il y a une faute à Hadot, qu’ils ont orthographié “Adot”, du coup ça m’a fait douter et il a fallut que j’aille vérifier. C’est bien Hadot, 18 ans après mon année de terminale je sais toujours l’écrire, alors que je ne saurai JAMAIS orthographier colonne du premier coup.)

Le bonheur, c’est simple comme un podcast. (et bien évidemment, j’ai ressorti mon exemplaire un peu jauni, avec la ferme intention de le relire…)

- les élèves de troisième.

Je me rends compte à quel point la relation aux élèves change du tout au tout, quand on les a pour la deuxième année. Quand on se connait déjà. Comme on se passe, mutuellement, beaucoup plus de choses. Comme les relations sont plus détendues, moins empreintes de “lutte de pouvoir”, comme je ne cherche pas du tout la même chose avec eux qu’avec les autres.

Tous les profs dont je me souviens parlaient, rarement pour certains, tout le temps pour d’autres, d’eux-même. C’est quelque chose que je n’avais jamais fait (jamais eu conscience de faire) l’année dernière, mais que je fais avec ces 3èmes que je commence à bien connaître. C’est amusant. Je croyais que je gardais cette distance “par choix”, parce que c’était ce que je voulais vraiment, être une prof “objective”, dépersonnalisée, désincarnée… Mais en fait, pas du tout.

Et ce matin, commencer à parler de Boris Vian, puis dévier sur les Zazous, puis de façon plus générale sur la façon qu’ont les adolescents et les jeunes adultes de se “démarquer” de la culture “adulte” dominante en s’adonnant à une contre-culture, à une mode qui leur soit propre, pour terminer par leur expliquer que leurs pantalons en bas des fesses ne sont pas plus subversifs, ni moins d’ailleurs, que les pantalons trop longs des zazous… Que suivre une mode qui déplait aux adultes (qui la jugent ridicule, ou choquante) est une constante de l’adolescence depuis au moins les années 20. (je n’intéresse jamais autant les élèves que quand je parle de choses totalement étrangères à ma matière…)

Et là, la question qui tue : “et vous, madame, vous avez suivi la mode quand vous étiez adolescente ?” (apparemment, à me regarder, ça ne semble pas évident pour eux 1) que j’ai pu avoir une adolescence et 2) qu’éventuellement, j’ai pu arborer le moindre signe de rébellion à l’ordre institutionnel, à un quelconque moment de ma vie.) Donc, j’ai répondu que oui. Que je m’habillais tout en noir. (silence consterné des élèves). “Heu… comme maintenant, quoi !”. (ah ben non, regardez. J’ai un collier coloré et un sous-pull violet foncé qui dépasse presque de mon gilet noir.)

Mais d’un coup, j’ai réalisé que j’avais parlé *de moi*. Qu’on avait eu une discussion, un échange. Que certains avaient peut-être réfléchi (au sens que ça peut avoir, la mode, l’adolescence, à la portée “réelle” de toute contreculture…)

Voilà, ça a “fait ma journée” comme on dit en anglais. Il en faut peu pour transformer une heure de cours en une “bonne” heure de cours, et quand ça arrive, c’est quand même chouette.

(dans l’autre établissement, celui où je ne suis que depuis septembre, lundi des (enfin un, sans doute) élève(s) m’a ou m’ont piqué mes gants, que j’avais mis à sécher sur le barre sous le tableau. Le genre de geste qui vient ruiner une journée… )

Categorie : moi, livres, education
Par mes vies
Le 1 février 2012
A 16:32
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Malo sait déchiffrer les syllabes simples : une consonne + une voyelle. Depuis début septembre, on y “travaille” quelques minutes par jour, entre midi et deux… Sans vraie méthode, je fais ça “au feeling” avec les figurines des Alphas et un bouquin au titre évocateur : Apprendre à lire tôt vite bien : Guide familial d’apprentissage syllabique de la lecture.

Maintenant, il commence à “écrire” (sans crayon, à l’oral), et l’autre jour dans la voiture, il “découvrait”, heureux et surpris, qu’il pouvait écrire “Espace” : “Alors, d’abord il faut… le É. Puis… essssssssspace…. Il faut le Serpent ! Puis…. espppppppace… Il faut le Peu… Et après…. heu…espaaaaaaaaace… Le A. Et après : espassssssssss… Encore le serpent !” (l’orthographe ça viendra après, n’est-ce pas !).

Alors hier midi je lui ai proposé d’écrire “espace” avec les Alphas. (c’est pas évident de trouver des mots qu’on puisse écrire, sachant que je n’ai qu’un seul exemplaire de chaque lettre : on ne peut pas (au grand regret de Malo) écrire Pipi, caca…. -enfin on ne se prive pas, il me dicte et j’écris pour lui-).

Il y est arrivé seul, sauf bien sûr pour le “ce” final : il voulait mettre un autre serpent, j’ai du lui expliquer que parfois le son “ssssss” s’écrit autrement (en l’occurrence, que le cornichon  dit “ssssss” quand il est devant Madame E….)

Je l’ai laissé mettre un “é” pour commencer, d’une part parce que nous n’avons qu’un seul e, et d’autre part, parce que c’est “logique” pour lui de mettre le é quand il entend le son [e].

(comme quoi on peut parfaitement apprendre à lire sur une nappe pas secouée avec encore les miettes du repas dessus… La teinture (de la nappe) est home made, d’ailleurs.)

Bon, je pense que maintenant qu’il maîtrise les son “simples”, il faut passer aux “complexes”, comme an : ça nous permettra d’écrire (et de lire) “volcan”. Avec ce mot-là, il pourra lire quasi la moitié des livres qui l’intéressent en ce moment !

Categorie : education
Par mes vies
Le 6 octobre 2009
A 9:16
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usée…

Malo m’épuise. Il m’use. Il pompe toute mon énergie.

À vivre seule avec eux deux en ce moment, je me rend compte que c’est lui, toujours, le plus “prenant”, le plus demandeur.

Autant si je devais vivre seule avec Eléa, je pense que ce serait dur, mais possible; autant je me sens totalement incapable de vivre seule avec Malo. Je me viderais complètement, sans pourtant jamais réussir à le combler.

Pourtant, ce n’est pas un enfant “difficile”, rebelle, il ne fait pas de “bêtises”, n’est pas désobéissant, ni insolent, ni opposant… Vu de l’extérieur, c’est un garçon de 5 ans parfait, intelligent, qui s’intéresse à tout, qui joue avec ses playmos, ses legos, ses kaplas, etc…

Mais vivre avec lui, c’est être en dialogue permanent, incessant. Vivre sous le flot nourrit de ses questions, de ses réflexions, de ses idées…

Et il est comme ça depuis sa naissance. Certes, à 3 mois il ne posait pas de questions sur la couche d’ozone, les météorites ou la férocité comparée de telle ou telle espèce de dinosaure… Mais il monopolisait déjà 100% de mon énergie, de ma présence, de mon attention… Bébé difficile, constamment maussade à cause de son eczéma, ne trouvant le sommeil qu’au sein, ou vigoureusement bercé dans l’écharpe…

En gros, il est passé de “bébé intense” à “enfant précoce”, sans pause, sans qu’à aucun moment je ne me dise “tiens, ça va mieux, il est moins demandeur”.

À côté, Eléa, qu’on peut trouver d’un premier abord plus difficile (en plein dans le terrible two, elle fourmille d’énergie, fait 50 bêtises à la minutes, une vraie tornade, 13 kilos de volonté brute), n’a jamais exigé de moi le quart de ce que je donnais à son frère, en terme d’énergie.

J’écris ça ce soir au terme d’une journée où j’ai parlé non stop avec Malo… Il a le chic pour tirer le fil d’un sujet jusqu’à le détricoter entièrement… Et ce matin il a découvert au hasard de je ne sais plus quelle phrase entendue à la radio, le problème du réchauffement de la planète, et ses possibles conséquences… Il vient de m’obliger à une conférence de 8 heures sur la banquise qui fond, sur tous les aspects de l’activité humaine qui aggravent ce phénomène, sur toutes les solutions mises en place à l’échelle mondiale et à l’échelle de notre foyer… J’ai la gorge en feu, la tête comme une pastèque, et je ressens l’envie furieuse de me cloitrer à la Trappe pour une semaine !

Vivement qu’il sache lire, qu’il soit capable de tirer ses informations d’autres sources que de moi ! Combien de fois par jour est-ce que je lui réponds “Malo, je ne sais pas…”…

Hier il m’a réclamé un “guide des pierres”, parce que je suis incapable d’identifier les tonnes de cailloux qu’il ramasse à droite à gauche. Mais je sens que je suis bonne pour lui en faire la lecture ! Moi et mon amour de la géologie, je crois que j’aimerais mieux lui lire l’annuaire téléphonique…

Allez, donnez-moi un peu d’espoir : ça va finir par se calmer, un jour, hein ? (et de préférence avant ses 18 ans, sinon, je serais bonne pour la maison de retraite à ce moment là.)

Categorie : scène de la vie de famille, moi, education
Par mes vies
Le 17 août 2009
A 19:19
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The big bang theory…

Malo a la particularité d’être monomaniaque. Quand il s’intéresse à un sujet, il s’y intéresse à fond, il va en faire le tour pendant des jours, des semaines ou des mois… Ne penser qu’à ça, ne s’intéresser qu’à ça, nous saouler de questions et de remarques à propos de sa passion du moment…

Moi, quand c’était le Moyen-Age, les romains, les égyptiens, ça m’allait bien. Les dinosaures, bof, mais bon, on trouve plein de documents très bien faits pour les gosses là-dessus. Et puis y’a pas besoin de savoir lire, il pouvait rester longtemps tout seul avec L’atlas des dinosaures, rien que les images ça lui suffisait.

Mais là, comment dire… L’astronomie, ça n’a jamais été mon truc. L’infini, déjà, c’est une notion qui m’est totalement, absolument, étrangère. Rien que d’essayer de m’imaginer l’infini, ça me fout le vertige, après il faut que je regarde deux épisodes de Sex and the City pour me rassérener. La géologie, comment dire… C’est la matière qui me semble la plus chiante au monde à étudier. Qui peut s’intéresser à des cailloux… le mot “sédiment” est pour moi un parfait synonyme d’ennui mortel.

Et pas de bol, Malo est “en plein dedans”. Ça a commencé avec les volcans : je comprends que le phénomène d’une explosion voclanique puisse être facinant pour un enfant de 5 ans… Mais de fil en aiguille, de question en question, on arrive à s’intéresser aux entrailles de la Terre (”et comment c’est, le noyau de la Terre ? C’est de la roche en fusion, aussi ?? C’est dur ? C’est mou ? c’est chaud ? Chaud comment ????”), et (aïe) à l’histoire de la Terre, à sa formation… Et au big bang.

Dès le petit-déjeuner, c’est tous les jours la même ribambelle de questions en ce moment : “Mais y’avait QUOI avant ? L’espace infini ? C’est comment, quand y’a pas d’espace et pas de temps ? Et l’energie du Big Bang, elle vient d’où ? Elle était où, avant d’exploser ????”

Alors j’ai envie de chanter la chanson de Stéphane Eicher : “Je voudrais, si tu le permets, DÉJEUNER EN PAIX !!!!!!”

Je n’ai pas les réponses à ses questions, (je ne sais pas si quelqu’un les a, d’ailleurs !), mais bon, j’ai voulu tenter quelque chose pour l’aider à organiser les informations un peu éparpillées qu’il a pu glaner ça et là : j’ai trouvé sur le net le texte d’une “grande leçon” selon Montessori [en], relatant la naissance de l’Univers et allant jusqu’à la naissance de la Terre telle que nous la connaissons. L’intérêt de ce texte, c’est qu’il propose tout un tas de petites mises en scènes, de manipulations simples, qui permettent de comprendre certains phénomènes, ou au moins de les illustrer… Par exemple, pour “simuler” le big bang, la personne suggère de faire éclater un ballon baudruche préalablement rempli de paillettes ou de confettis… Effet garantit ! Le grand “bang” et la libération des “particules” (alias des confettis multicolore chez nous)… Là, on allume une bougie, pour signifier que la lumière, la chaleur se sont mises à exister. On verse quelques confettis dans un récipient rectangulaire rempli d’eau et on les observe se regrouper par “paquets”, comme les particules se sont trouvées attirées les unes par les autres…

Bref, Malo a tout écouté et regardé, (Éléa aussi, à son niveau !), ça faisait plusieurs jours que je le lui promettais, il s’en faisait une joie et n’a pas été déçu apparemment (depuis il raconte à tout le monde qu’avec sa maman, il a “fait le big bang”…)

Je ne sais pas trop si ça l’a aidé à comprendre, si ça a répondu à certaines de ses questions, mais moi en tout cas ça m’a un peu aidée, et j’ai appris beaucoup de choses, en particulier sur la naissance et la formation de la Terre…

J’ai commandé il y a quelques jours Une brève histoire du temps : Du big bang aux trous noirs de Stephen Hawking… Il est sur ma table de nuit, je n’ai pas encore eu la motivation nécessaire de m’y plonger… (je compte sur cet été et le sevrage du net… ); il parait que c’est compréhensible même pour les béotiens… on verra bien ! Et si j’arrive à comprendre, je pourrais alors expliquer à Malo ;)

Categorie : livres, education
Par mes vies
Le 10 juin 2009
A 17:43
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garçon, fille…

Je pense que Simone de Beauvoir a tout faux, avec son “on ne nait pas femme, on le devient”… et sa théorie sur le fait que le genre d’une personne est entièrement déterminé par son éducation…

Alors que Malo n’a pas joué plus de 2 fois avec la poupée en tissu que je lui avait cousue pour ses 18 mois, ni avec le poupon qu’il a reçu à Noël vers le même âge, et qu’il n’a jamais montré le plus petit signe d’intérêt face aux nombreuses peluches qu’il possédait, Eléa se prend d’amour pour tout ce qui a deux yeux, de l’ornythorinque en peluche à la poupée “Dora”… Elle les appelle “bébé”, les materne, les porte, les pousse dans sa poussette, les met sur le pot, les couche et les couvre avec un torchon…

Elle a accès à un plein tiroir de petits véhicules en plastiques, que Malo affectionnait quand il était petit : voitures playmobil 123, petits véhicules rondouillards, voiture en bois… elle a du y jouer 2 fois (autant que Malo avec ses poupées). La toute première fois que Malo a joué vraiment tout seul, c’était avec son garage et ses voitures. Eléa, elle, c’est avec ses poupées et ses peluches qu’elle passe le plus clair de son temps (même si elle adore aussi empiler, encastrer, emboiter…)

Et pourtant, je n’ai vraiment, vraiment pas l’impression d’agir différemment avec elle, de l’inciter d’une façon ou d’une autre à des comportements “féminins” : elle a récupéré tous les jeux de son frère, elle possède autant de voitures qu’il possédait de peluches quand il était petit…

Mais j’observe qu’instinctivement, leurs gouts ne se portent pas vers les même jeux. Pourtant Eléa imite beaucoup son frère, dans tous ses comportements… Et elle n’a pas de “modèle” extérieur de grande fille qu’elle pourrait imiter en allant vers ses poupées. Non, ça lui vient “de l’intérieur”…

Categorie : education
Par mes vies
Le 28 mars 2009
A 10:51
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à hauteur d’homme

Toujours dans le soucis de rendre notre maison accessible aux personnes de moins d’un mètre (et même moins d’un mètre vingt…) qui y vivent, après le lavabo bas, voici la chaise haute.

Au départ, pour Malo, on avait la chaise Combelle ordinaire de tout le monde. Ça lui allait bien, on le mettait dedans, on virait la tablette, il mangeait à table, puis on le faisait descendre. Pour Éléa, on a commencé comme ça, mais très vite, elle ne l’a plus entendu de cette oreille. Elle voulait monter, puis descendre, puis remonter, etc… 15 fois par repas, ça a eu raison de notre patience. Donc on a pris l’habitude de la laisser monter sur une chaise normale. Elle montait et descendait à sa guise, sans notre intervention. Mais le soucis avec les chaises normales et les personnes de petite taille, c’est que l’assise est trop basse. Éléa avait donc l’habitude de manger debout sur sa chaise.

J’avais bien dans l’idée de lui acheter une chaise tripp-trapp, mais je ne suis jamais tombée sur la bonne affaire, la tripp-trapp à pas cher…

Mais récemment, une maman de l’association (dont le deuxième garçon a pile-poil l’âge d’Eléa) nous a fait part d’un bon plan : une “copie” de la tripp-trapp, même système, pour le tiers du prix…

A présent, Éléa peut donc manger (jouer, bricoler, dessiner…) à table, assise ! Et ça a l’air de lui changer la vie, vue qu’elle passe nettement plus de temps à table pendant les repas.

Elle a tout de suite compris que c’était SA chaise : Malo a voulu s’y asseoir pour l’essayer (c’est une chaise évolutive, elle peut supporter le poids d’un enfant jusqu’à 10 ans selon le site. La tripp-trapp, la vraie de vraie, convient même aux adultes…), elle s’est offusquée et l’a délogé manu militari !!

Categorie : scène de la vie de famille, education
Par mes vies
Le 24 mars 2009
A 16:55
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à hauteur d’enfants…

Ça fait déjà longtemps, depuis la lecture de ce livre au moins (Malo était bébé), que j’ai conscience que rien dans nos maison n’est adapté à nos enfants… Les poignées des portes et les interrupteurs sont hors de leur portée, ainsi que tout ce qui les intéresse dans une cuisine : évier, plans de travail… Et aussi le lavabo de la salle de bain, le porte-manteau…

J’avais depuis le baptême d’Eléa des sous à dépenser à la fnac éveil, c’est maintenant chose faite et je suis ravie de mes acquisitions : enfin un petit lavabo à portée d’enfants, pour qu’ils puissent se brosser les dents et se laver les mains vraiment facilement. On avait bien des petits marchepieds, ça allait dans notre ancienne maison mais ici le lavabo est plus profond et Malo ne pouvait pas ouvrir le robinet seul. Et pour Éléa, je n’avais pas d’autre choix que de lui laver les mains dans la cuisine en approchant une chaise de l’évier !

Mais maintenant ils sont bien équipé, avec ce petit miroir et même un petit porte-serviette sur le côté auquel j’ai accroché mon plus joli essuie-main (un de ceux que j’ai teint, en vieux rose). Je leur ai mis à disposition un petit reste de savonnette. Eléa est ra-vie, elle se lave les mains 50 fois par jour au minimum : elle vient me voir en tendant ses menottes et en disant “les mains ! les mains !” . Il faut alors que je lui remonte les manches et elle va patouiller 5 minutes dans l’eau… L’essuie-main finit plus souvent qu’à son tour dans la baignoire ou dans leur petit lavabo, mais qu’importe, elle apprend !

Categorie : scène de la vie de famille, education
Par mes vies
Le 4 février 2009
A 20:04
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encore des questions d’éducation

Ce matin, il y avait à l’école “dépistage des troubles du langage” par le médecin scolaire. On le savait depuis des semaines puisqu’il y avait un panneau dans l’entrée. Moi “naïvement” je pensais que Malo ne serait pas concerné, que le médecin ne verrait que les élèves signalés ou proposés par la maîtresse… Mais apparemment non, le médecin sur 2 jours a vu tous les enfants de moyenne section…

Il se trouve que j’avais rendez-vous en fin de matinée avec le fameux médecin scolaire pour le protocole d’accueil de Malo (par rapport à ses allergies alimentaires…).

Elle m’a parlé un peu de Malo, me disant qu’elle n’avait jamais vu d’enfant comme lui… Que son langage est extrêmement élaboré et développé (je suis payée pour le savoir). Elle lui a demandé de dessiner un bonhomme, ce qu’il a fait, mais pas de la façon ordinaire pour un enfant de 4 ans et demi semble-t-il : il a dessiné un “écorché” : l’intérieur du corps humain, en somme : cerveau, “ce qui fait pousser les cheveux et qui est dans la tête”, boyaux, “les boyaux sont toujours reliés à la gorge : comme ça, on mange, puis on avale dans la gorge, et ça va dans les boyaux, puis après ça devient du pipi et du caca”; le médecin demande à Malo de dessiner les mains de son bonhomme : il l’a fait, en dessinant à l’intérieur les os de la main.

Le médecin me commentait ce dessin en disant qu’elle est étonnée des connaissances anatomiques de Malo, et sa maitresse renchérissait en disant qu’elle trouve aussi que Malo sait énormément de choses, apparement il a fait une petite “présentation” sur le vendée Globe, en montrant de façon précise où se trouvent les bateaux et quels circuits ils vont faire (on suit tout ça en temps réel sur le planisphère de la maison). Et elle m’a dit quelque chose qui a réactivé tous mes doutes : craindre que l’école ne soit pas forcément faite pour un enfant comme Malo.

Pour l’instant, tout se passe bien pour lui, il est heureux d’aller en classe, il s’y épanouit… Mais la maîtresse m’a dit qu’avec d’autres enseignant(e)s, ça pourrait être plus difficile : Malo n’est pas “scolaire”, elle trouve ça épatant de le suivre du mieux possible, et en tout cas ne l’embête pas car elle estime qu’il n’a pas besoin qu’on le “contraigne” vu qu’il n’a aucune lacune (si ce n’est une facheuse tendance à écrire comme un chat… )

Bref, si une enseignante me dit ça, c’est quand même un peu inquiétant : elle pense que certains de ses collègues ne sont pas assez ouverts pour un enfant comme Malo… Ça fait peur ! car ce n’est absolument pas un enfant “difficile” ni en difficulté ! Alors si une maîtresse peut se sentir dépassée par un enfant “trop” curieux et avide de savoir, que peut-elle bien faire fasse à un enfant en réelle difficulté ?

Bref, à demi mot et sans que jamais les mots soient prononcés, j’ai compris…

La maîtresse et le médecin commencent à me préparer à l’idée que, peut-être… Si Malo se trouve un jour dans une classe où il n’est pas heureux, où il semble régresser, il faudra peut-être envisager pour lui “autre chose” que le système classique.

En gros, et après tests bien sûr, envisager le saut d’une classe ou la scolarisation dans une classe ou une école où les enseignants sont sensibilisés à la problématique des enfants comme lui…

Et bien sûr, je cogite comme une folle depuis… Le problème ne se pose de toute évidence pas pour cette année, puisque la maîtresse est très à l’écoute, et que Malo l’adore…

Mais si un jour ce problème survient, que pourrais-je faire ?

Et surtout quel est le profil de l’élève à qui l’institution “convient” dans tous les cas ? À quel point faut-il se couler dans le moule ?

pfff, pas facile tout ça. En attendant, reste à faire la liste des solutions alternatives qui s’offriraient à moi “si jamais”.

En commençant peut-être par aller faire un tour à la journée porte ouverte de l’école Diwan du coin, où je l’aurais bien mis dès cette année (mais j’avais peur qu’un déménagement + un changement de langue ce soit trop pour lui la même année).

Categorie : education
Par mes vies
Le 19 décembre 2008
A 18:13
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