mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

Paul en hiver…

Winter Journal, c’est le dernier ouvrage paru de Paul Auster.

De Paul Auster, d’abord, j’ai tout lu ou presque. Dans mon adolescence il était un des auteurs dont j’attendais fiévreusement la sortie d’un nouveau livre. J’avais commencé par sa Trilogie New Yorkaise, comme tout le monde je crois… Mais Léviathan, La musique du Hasard, et ses œuvres “autobiographiques”, dans lesquelles il évoque son histoire, et en particulier son rapport à la littérature : L’invention de la Solitude, L’Art de la Faim, et surtout (surtout !!) le Carnet Rouge, très bref volume qui est l’un des livres qui m’ont le plus marqué à cette période là (l’époque du lycée).

Et même si j’ai pendant quelques années totalement cessé de m’intéresser à ses livres; même si je n’ai pas lu les deux derniers, et pas trop aimé les deux ou trois parus après les années 2000, Paul Auster reste un de mes écrivains préférés.

Et ce Winter Journal me donne très envie de m’offrir une petite “cure” de rattrapage, et de lire Sunset Park et Invisible.

Cet ouvrage est une sorte d’autobiographie d’Auster, au moment où, ainsi qu’il l’écrit à la dernière ligne de l’ouvrage, il entre dans “l’hiver de sa vie”. Mais même s’il y livre toutes sortes de détails sur son existence, donnant les adresses de toutes les maisons où il a vécu, essayant de faire la somme de tous les endroits où il est allé, de tous les voyages qu’il a effectué, ce Journal tourne en fait essentiellement autour de la mort.

La mort de ses proches, d’abord : celle de son père, celle de sa mère; celle d’un camarade foudroyé dans sa quatorzième année… Mais essentiellement la sienne. Celle qu’il a frôlé à quelques reprises, comme probablement chacun d’entre nous, à l’occasion d’un accident de voiture, d’une chute, d’un accident domestique aussi “bête” que le fait de se coincer une arête de poisson dans la gorge… Celle qu’il a cru rencontrer, lors de graves crises de paniques, ou lorsque des douleurs gastriques violentes lui ont fait croire qu’il était en train de faire une crise cardiaque.

La mort,  “présence” en toute vie, comme certains lieux, certains évènements nous le rappellent : lorsqu’il visite le lieu sur lequel s’étendait le camp de Bergen-Belsen, ou, comme il en fait l’expérience plusieurs fois par semaine, lorsqu’il passe le pont de Brooklyn et que le souvenir des Twin Towers persiste dans le paysage : “[…] the dead are still here, and the Towers are there as well- pulsating in memory, still present as an empty hole in the sky”.

Et bien qu’étant assez loin encore de l’hiver de ma vie, j’ai été vraiment touchée par ce livre; probablement parce que Paul Auster est dans ma vie depuis longtemps; que jusqu’à peu, encore, je pensais à lui comme à ce séduisant quadra qui avait sa photo dans Elle. Mais il a maintenant 64 ans, et je suis pour ma part bien loin de la lycéenne qui dévorait ses livres…

[je précise que c’est le premier Auster que je lis en anglais; il est tout à fait de mon “niveau de lecture” en anglais, 230 p., un vocabulaire accessible… Mais on profite vraiment beaucoup mieux de la langue d’Auster, de son rythme, en le lisant en anglais… Et puis, aussi, l’édition français chez Actes sud coût les yeux de la tête, quand on voit que pour 10 euros à peine j’ai pu commander la version anglaise chez Faber & Faber, reliée !]
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Categorie : livres
Par mes vies
Le 14 avril 2013
A 16:40
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