mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

Eugène Onéguine

Untitled

Ce soir c’était “tous à l’opéra” : une italienne toute russe, puisqu’on a pu voir une répé (l’italienne, donc : plateau + orchestre, mais sans mise en scène ni costumes, ni décors) d’ Eugène Onéguine, un chef d’œuvre absolu pour qui a l’âme slave et romantique. (c’est tout moi, donc). (car comme chacun sait, tout ce qui est russe me met en transe)
Le plateau est absolument *parfait*. Tatiana, d’abord : blonde, carnation de poupée de porcelaine, yeux en amandes, la parfaite petite bourgeoise moscovite pré-bolchévique. Une très jolie voix. (et pour que je dise ça d’une soprane…).
Et Onéguine.
Ha, Onéguine… Grand, ténébreux, tout de noir vêtu, cheveux en bataille et pommette haute de kazakh (en fait il s’appelle James quelque chose donc il est kazakh comme moi mais bon il faisait bien illusion le bougre), et une voix de baryton chaude et profonde comme je les aime… Si bien que Tatiana et moi, ça faisait pas dix minutes qu’il était entré sur scène qu’on mouillait notre culotte. Bon, moi j’ai gardé ma dignité, mais Tatiana est allée direct chouiner dans les jupons de sa niania (qui portait un falzar bariolé, rapport que c’est une répet sans costumes, tout ça, mais bon, t’imagines les jupons). Niania qui n’est pas hyper jouasse, vu qu’Onéguine est un beau connard, tout le monde le sait.
Mais Tatianouchka s’en fout, elle se lance dans sa grande tirade du I, la “scène de la lettre”, qui te fout des frissons aux avant-bras pendant quinze minutes… Enfin, à moi, parce qu’Onéguine lui fait le coup du “c’est pas toi c’est moi, j’ai peur de m’engager, le mariage c’est pas pour moi, le modèle du couple petit-bourgeois vraiment je peux pas”, bref le râteau du siècle.
Tatiana et moi on regardait nos chaussures et on respirait par le ventre pour pas pleurer devant ce salaud, et puis boom, voilà, rideau, fin de la répétition publique, et du premier acte.

Alors voilà, un petit conseil, si t’as l’occasion d’aller voir Eugène Onéguine, fonce.
(moi c’est jeudi 28 mai) (mais je te cache pas que ça se finit pas hyper hyper bien) (si tu veux tu peux lire la pièce de Pouchkine, et ensuite “Mon Pouchkine” de Marina Tsétaïeva où elle s’identifie à Tatiana et livre une analyse autrement plus pertinente que le mienne des rapports entre les deux personnages…)

Categorie : musique
Par mes vies
Le 9 mai 2015
A 21:38
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