Et non, contrairement à ce que mon titre (emprunté à un roman de Julian Barnes) pourrait laisser penser, il ne s’agit PAS d’un billet littéraire ! (admirez l’exploit)
Je reviens d’une exquise semaine dans le Devon (avec petite incursion en Cornwall), sous le grand beau temps, avec des collègues adorables et des élèves agréables…
Visites, balades, randonnée; un port, une station balnéaire, une mine, un manoir victorien, un parc naturel… Et toujours beaucoup de plaisir. Que demande le peuple ?
Je serais bien restée, d’autant plus que nous avons senti toute la semaine monter l’excitation produite par le Royal Jubilee et son week-end de quatre jours : petits drapeaux et fanions à toutes les fenêtres, puis également sur les voitures, et souvenirs de l’évènement dans toutes les échoppes, y compris les plus petites et les plus paumées.
Mais le plus “grand” moment, je l’ai vécu totalement par hasard, comme souvent : le premier jour, en attendant une partie du groupe, nous étions sous un grand écran en pleine rue, disposé là pour la future retransmission des JO, mais qui diffuse en attendant toutes sortes d’informations locales.
Et là, entre les cours de la bourse de Londres et un fait-divers sordide, je vois passer une annonce pour un concert du Europe Chamber Orchestra, à 19h30, le dernier soir, juste dans la ville où nous nous trouvions…
Pour une vingtaine de livres sterling, j’ai donc eu le privilège d’entendre et de voir cet orchestre exceptionnel… En toute petite formation (cordes seules, 5-4-3-2-1), debout (sauf les violoncellistes bien sûr) et dirigés par le premier violons.
J’avais beaucoup entendu parler de cet orchestre, mais j’ai été soufflée par l’énergie et le plaisir qu’ils dégagent. Quand à leur son… Une illustration de l’homogénéité parfaite de cet orchestre : je regardais les premiers violons, quand j’entends un solo d’alto. En quelques millièmes de seconde, je me fais la réflexion : “un solo, dans un divertissement de Mozart ?” et je tourne la tête vers le pupitre concerné… Les trois altistes étaient en train de jouer. On aurait juré n’entendre qu’un seul musicien…
Le programme ne comportait que des œuvres magnifiques : divertimento puis adagio de Mozart, concerto en La mineur de Bach, adagio de Barber et sérénade pour cordes de Tchaïkovsky.
Si on ajoute à ça que le soliste pour le Bach n’avait que 15 ans, mais que sa maîtrise, la précision de son son, et l’enthousiasme de son jeu faisaient oublier qu’il n’était pas plus âgé que les élèves que j’accompagnais, la soirée ressemblait à un concert idéal…
D’autant plus qu’il s’est poursuivi par un petit moment au pub (être en angleterre, une veille de week-end prolongé et ne pas aller au pub, c’est faire preuve d’une méconnaissance totale de la culture anglo-saxonne !), en terrasse le long du port.
Quand est-ce qu’on y retourne ?