mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

la merdouille

Quiconque a plus d’un enfant a déjà assisté à ça : l’arrivée, par le biais d’une volonté supérieure incontrôlable (comme le cadeau offert avec un menu enfant sur une cafétéria d’autoroute), d’une merdouille en plastoque, moche, fragile, inutile, et de préférence parée de couleurs criardes. UNE merdouille, bien sûr. Et plus d’un enfant. Les ressorts dramatiques sont bien en place, ils vont se disputer la merdouille, d’abord négocier une forme de partage, mais l’un des co-propriétaire se sentira lésé, tentera d’obtenir une meilleure part de la merdouille, en usant au besoin de moyens hautement réprouvés dans la fratrie (comme la morsure, le hurlement, la dissimulation de la merdouille sous son oreiller…). Bref, tel Salomon, il te faudra, cinq fois, dix fois, trancher, décider, négocier, imposer, et encore, et encore ils viendront à tour de rôle pleurer dans ton giron pour leur merdouille adorée.
Et là, le troisième jour, leur merdouille, elle sera posée sur la table de la salle à manger, gisante, abandonnée, entre un vieux mouchoir, une bille, un verre à moitié plein et une pelure de clémentine. Lasse, tu réclameras un peu d’aide : “Oh les enfants, vous venez me ramasser votre bodeeeeeeel, là !!! Chuis pas la bonne, ici, nan mais c’est pas croyable ça, TOUT, je dois TOUT faire, avec tout le boulot que j’ai en plus, mais c’est ça, allez-y, dites-le, c’est ma mooooooort que vous voulez, hein, tous autant que vous êtes !!!!”
(ou, plus sobrement, “Allez les enfants, venez ranger ce que vous avez laissé sur la table !”. Bon, chacun son style, quoi).

Au troisième appel (après menaces, chantage et hurlements), ils descendront l’escalier de leur pas traînant, chacun, en soupirant, s’acquittera de débarrasser qui un verre, qui un mouchoir sale. Et ils laisseront la merdouille. Et quand tu diras à l’un d’eux “Hé, t’as oublié ta merdouille !” il ou elle te répondra, cinglant : “c’est pas à moi, c’est à l’autre !”.

Et oui, pauvre merdouille, tu fus l’objet de toutes les convoitises, et après t’avoir conquise de haute lutte, ils t’auront abandonnée, complètement. Au point qu’ils préfèreront que ce soit moi qui te jette à la poubelle (plutôt que d’avoir à te ranger eux-même dans la salle de jeux…)

Categorie : scène de la vie de famille, education
Par mes vies
Le 2 janvier 2014
A 11:05
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