mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

Tir groupé…

Les lectures de juillet ont été de vraies lectures de vacances, pas très variées ni très exigeantes… Dans le lot, pas mal de romans américains : un Connelly, roman bien classique de serial-killer, sans Harry Bosch mais c’est pas grave;

- comme l’été dernier, je me suis tapé le gros campus-novel de l’année, prêté par ma sœur.  Je ne sais pas pourquoi, tous les ans en hiver ou au printemps, ma sœur me prête un gros roman (enfin elle m’en prête plein d’autres avec), sans trop rin m’en dire à part “c’est pas mal”; je lis la quatrième de couverture et j’oublie le bouquin sur mes étagères. Puis au moment de faire ma valise d’été, je me dis “tiens, ça a l’air parfait pour la plage” et j’embarque le campus-novel, en oubliant que celui de l’année dernière m’est resté sur l’estomac…
Donc celui de cette année, c’est Les Revenants de Laura Kasichke. Alors Kasichke, j’ai adoré le premier que j’ai lu d’elle (En Un Monde Parfait), mais pas du tout Esprit D’hiver, pourtant encensé par la critique et les blogs de lecteurs… Donc j’étais un peu méfiante, mais sans plus.
Et là, 500 (ou 600, je sais plus) pages de fraternités/sororités étudiantes, de résidences universitaires, de jeunes et beaux étudiants, de prof méritants mais pas sûr d’eux, de petites garces blondes aux yeux bleus… Bref, qui a déjà vu un film américain se passant sur un campus (et QUI n’en a jamais vu un ???) ne trouve absolument rien d’intéressant là-dedans. De plus, elle fait vaguement un roman noir ou à énigme, avec une fille qui est morte mais peut-être pas, avec des sociétés secrètes pleines de pouvoir, etc… Là, de l’ambiance “Sexe Intentions” on passe à “The Skulls” (oui ben si vous n’êtes pas né en 1978 ces chefs-d’œuvre ont pu vous échapper; de même, si vous n’étiez pas fan de Buffy contre les vampires et de Dawson, vous ne les avez peut-être pas vus… mais moi, si). Bon, pourquoi pas me disais-je en moi-même tout en lisant, après tout, je me suis peut-être trompée sur Laura Kasichke, j’ai cru qu’elle était considérée comme un grand écrivain américain, en fait c’est juste une Connelly au féminin, j’ai rien contre, faut juste prévenir.
… mais bien sûr, Connelly,  il nous récompense d’avoir bien lu son livre jusqu’au bout en nous résolvant toute l’intrigue dans les 4 dernières pages. Kasichke, elle, se souvient qu’elle n’est pas censée faire du Connelly, et après nous avoir fait du “Alice Detective”, elle opère un virage à 90° dans les 4 dernières pages en ne nous rendant pas les clés. Bref, c’est “The Skulls” mais les méchants échappent à la justice. Ha ouais, OK, c’est ça un écrivain ??? Bon, je le note pour plus tard…

—> Bref : Kasichke, tu m’auras plus, et le campus-novel de l’été prochain je crois bien que je le lirai pas : j’irai le voir au cinéma, ça me gagnera du temps et me rappellera mon adolescence !

- Deux romans lus à la suite l’un de l’autre et qui se répondent assez bien : Les Falsificateurs d’Antoine Bello, et Le Complot contre l’Amérique de Philip Roth.
D’Antoine Bello, j’avais lu La Disparition D’Emily Brunet, une enquête menée par un détective frappé d’une forme particulière d’amnésie. Roman prenant, original par sa forme, j’avais marché à fond dans les ficelles de Bello.
Les Falsificateurs, donc, est un roman là encore à l’intrigue très originale : un jeune diplômé de géographie se voit embauché par une société secrète aux ramifications nombreuses et puissantes, qui procède à la “falsification” du monde : les membres de cette société inventent des personnages, des épisodes, de l’histoire ancienne ou récente, ou même de l’actualité, et se donnent toutes les peines du monde pour créer de toutes pièces de nombreuses “preuves” pour étayer leurs “scénarios”. Cette jeune recrue parcours le monde, apprend peu à peu à connaître certains de ses collègues et de ses mentors, et invente des scénarios destinés à infléchir le cours de l’histoire… Mais travaille-t-il pour une organisation bienveillante et humaniste, ou au contraire les falsificateurs sont-ils des gens dangereux en quête de domination de l’information ? Je ne le sais pas encore, il y a une suite, Les Éclaireurs. J’ai bien l’intention de la lire, d’abord parce que je me suis attachée aux personnages et j’ai pris du plaisir à ce roman qui n’est pas tout à fait un roman d’aventure ni un roman d’espionnage, mais qui en reprend quelques codes, tout en nous amenant à réfléchir (un peu balourdement j’en conviens) sur l’information, la désinformation, sur les “complots”, thèmes qui m’intéressent hautement en dehors de la littérature…

Sans l’avoir planifié j’avais aussi dans ma valise Le Complot Contre l’Amérique, de Roth.  J’ai ramassé ce poche il y a quelques années, dans un panier “servez-vous” devant une antenne de la bibliothèque municipale… (ou peut-être était-ce dans la bibliothèque d’une autre ville ?). Je l’ai pris parce que Philip Roth est nimbé d’une aura d’immense écrivain qu’il faut avoir lu, mais justement à cause de cette aura, avant l’été dernier, je ne m’y étais jamais risquée… Pourtant, ses romans sont très plaisants à lire, comme souvent ceux des grands écrivains américains… ce “complot” est en réalité une uchronie : Roth raconte ses souvenirs d’enfant juif américain, âgé de 8 ans en 1940… Jusque là, c’est son autobiographie, pourrait-on penser. Mais le petit Philip Roth grandit dans une Amérique dont le président Roosevelt n’est pas réelu : c’est l’aviateur Charles Lindbergh, antisémite et isolationniste, qui est élu président. Lindbergh signe des accords avec l’Allemagne nazie, est décoré par Hitler lui-même, et refuse de rentrer en guerre pour soutenir l’Angleterre bombardée…
Après Bello qui nous fait douter de tout, Roth nous décrit si bien les évènements de ces deux années (40-41), la tension montante dans les familles juives de Newark, les lois visant à “américaniser” les juifs en envoyant les adolescents dans des familles WASP du middle west pour travailler à la ferme, et bientôt, des familles entières dans des états ruraux et peu peuplés, qu’on finit par se demander si ce qu’il nous raconte n’est pas réellement arrivé ! De plus, il évoque un grand nombre de personnages publics ayant existé, pour semer le trouble encore un peu plus dans l’esprit du lecteur… avant de rétablir la véritable biographie de chaque protagoniste dans les annexes du roman.

- Pour finir, et surtout pour occuper les 10 heures de trajet en voiture, j’ai lu un roman sans prétention que je gardais à cet effet (pour lire en voiture, il faut un livre grand format, les poches sont imprimés en trop petits caractères et ça me rend malade; de plus, la radio marche, ou le lecteur dvd des enfants, et les interruptions sont nombreuses, il me faut donc un roman à l’intrigue simple, je ne peux pas lire un roman subtil lors des trajets familiaux) : La Dernière Fugitive, de Tracy Chevalier (auteur aussi de La Jeune Fille à la Perle). Elle nous raconte le destin d’une jeune Quaker anglaise, qui embarque pour les États-Unis où sa sœur Grace va épouser un membre de leur communauté récemment émigré en Ohio.
Bon, je passe sur les péripétie que la pauvre Honor va devoir affronter, sur le zeste de romance, la dose d’aventure et la couche épaisse de bons sentiments qui font le parfait roman de voiture, pour dire que l’histoire des Quakers, leur philosophie, leurs pratiques, m’ont beaucoup intéressée (et du coup en rentrant je suis allée voir de plus près cette “religion de la paix”, qui fonctionne sans hiérarchie, sans clergé, sans cérémonies (leur culte consiste à rester assis ensemble en silence), et qui a été l’une des première à s’élever contre l’esclavage, à inventer une première forme de commerce équitable en refusant quand c’était possible, d’acheter du coton cultivé par les esclaves, à refuser toute forme de violence (les Quakers sont souvent objecteurs de conscience)… Ce qui m’a intéressée plus encore, c’est l’omniprésence du patchwork dans le roman : Honor, l’héroïne, est une quilteuse, elle réalise à la main des quilts qui font l’admiration de tous… J’ai une passion pour le patchwork depuis que j’ai lu pour la première fois le mot “courtepointe” dans le tome 1 de la Petite Maison Dans La Prairie, je devais être en CE2… C’est un de mes multiples projets pour quand j’aurais du temps. (à la retraite, au mieux…)

Categorie : Non classé, livres
Par mes vies
Le 28 juillet 2014
A 18:48
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plénitude

Déjà la moitié des vacances a filé, fondu comme neige au soleil… Et pourtant, du soleil, on n’en a pas eu trop, même là-bas loin dans le sud. (et c’est pas pour me contrarier : 40° et le grand cagnard, c’est vraiment pas mon biotope.)

Quelques images, quelques sons, quelques saveurs dans mes poches, pour me servir de réserve l’hiver prochain :

- passer 6 nuits dans cette chambre-là, dans cette maison que j’aime tant… La chambre est en travaux, il n’y reste qu’un lit, aucun meuble superflu, aucune place au désordre… Et une fenêtre a récemment été percée, une grande et large fenêtre, plein est, dans le mur en pierres de cette ferme provençale du 18ème siècle. Dormir avec entre moi et le monde, juste une moustiquaire, être à la fois dedans et dehors, ça a été merveilleux… Entendre les grillons prendre progressivement le pas sur les cigales, entendre les crapauds, et aux petites heures de la nuit, une chouette hululer… Entendre le vent, ou la pluie, être à l’abri mais pas complètement… La lumière dans la chambre le matin, l’heure bleue le soir, avec au loin la vue sur les Alpilles…

- Les repas de midi sous le tilleul : on faisait manger les enfants de bonne heure, et quand ils comataient, repus, par paquet de 6 sur les canapés, on s’installait et on partageait un repas au calme, entre adultes… Les saveurs des légumes de la ferme, le rosé très frais, les mêmes plaisanteries cinquante fois entendues mais dont on ne se lasse pas, sous l’ombre des amples ramures de l’arbre centenaire (ou bicentenaire, pour ce que j’en sais)

- Entendre l’orage se rapprocher, l’entendre gronder au loin, voir le ciel s’obscurcir, puis, ça se précise, le tonnerre et les éclairs, courir dehors et ramasser tout ce qui a été semé par les enfants, un t-shirt, une paire de baskets, une peluche, une balle en mousse, une serviette, et tout le linge étendu sur le fil… Rentrer en courant, et sentir les premières énormes gouttes s’écraser sur mes bras nus. Voir le déluge, la grêle, s’abattre dehors; les enfants, serrés comme des sardines dans une minuscule salle de bain à l’étage, s’extasiant devant les éclairs comme au feu d’artifice du 14 juillet…

Categorie : moi
Par mes vies
Le
A 12:48
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