mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

blues constitutionnel

.. ce midi, dans la salle des profs, j’ai eu comme un haut-le-cœur à l’écoute des conversations des unes et des autres… Sans doute le contre-coup d’un vendredi et d’un samedi passés avec des gens bons… les seuls collègues avec qui avoir une conversation articulées (les collègues de SEGPA) étant absents, j’ai fini par devoir aller m’isoler dans ma salle pour boire mon café. Et (une chose en entraînant une autre) par rechercher la constitution de 1793, qui comporte la version de la Déclaration des Droits de L’Homme et du Citoyen qui compte 35 articles, dont le fameux trente-cinquième : “Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs”. … et bon, je suis tombée aussi sur quelques autres qui valent leur pesant de cacahuètes. (bio et équitables, les arachides évidemment).

Article 34. - Il y a oppression contre le corps social lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé.

—-> no comment… demandez à la partie du corps sociale qui a la peau foncée ou qui vit dans les banlieues si elle est opprimée…

Article 33. - La résistance à l’oppression est la conséquence des autres Droits de l’homme.

—-> et les bombes lacrymos dans la tronche, la conséquence de la conséquence…

Article 3 1. - Les délits des mandataires du peuple et de ses agents ne doivent jamais être impunis. Nul n’a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.

—-> François ???? Françoiiiiiiiis ??? Tu as fait du droit constitutionnel, François ?

Article 30. - Les fonctions publiques sont essentiellement temporaires ; elles ne peuvent être considérées comme des distinctions ni comme des récompenses, mais comme des devoirs.

—–> À RÉPÉTER, À ÉCRIRE EN GRAS, EN MAJUSCULES ET EN CORPS 72

Article 29. - Chaque citoyen a un droit égal de concourir à la formation de la loi et à la nomination de ses mandataires ou de ses agents.

—> … et ça tombe bien, on est quelques uns à avoir des idées, pour la formation de la loi…

Article 28. - Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures.

—> Sixième république ! Septième, même !

Article 26. - Aucune portion du peuple ne peut exercer la puissance du peuple entier ; mais chaque section du souverain assemblée doit jouir du droit d’exprimer sa volonté avec une entière liberté.

—-> no comment, là encore… Si l’assemblée nationale n’est pas, aujourd’hui, une “portion du peuple” qui exerce la puissance du peuple entier, qu’est-ce que c’est ? (quand au droit d’exprimer sa volonté… Oui, avec l’entière liberté de prendre des lacrymos dans la gueule…)

Article 25. - La souveraineté réside dans le peuple ; elle est une et indivisible, imprescriptible et inaliénable.

—-> t’as compris, Gataz ? LE PEUPLE.

Article 21. - Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler.

—-> on en reparle, du chômage structurel ?

Article 15. - La loi ne doit décerner que des peines strictement et évidemment nécessaires : les peines doivent être proportionnées au délit et utiles à la société.

—–> les militants non-violents condamnés pour avoir posés des autocollants et écrit à la craie leurs slogans… c’est utile à la société à quel niveau, sur une échelle de “Cyril Hanouna à Jacques Testard” ?

Article 9. - La loi doit protéger la liberté publique et individuelle contre l’oppression de ceux qui gouvernent.

—> oui, mais ceux qui gouvernent font aussi les lois…

Article 6. - La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui : elle a pour principe la nature ; pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette maxime : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait.

—-> … et donc, s’asseoir par terre, ça nuit aux droits d’autrui ? Et le droit d’autrui à vivre peinard à NDDL, on en fait quoi ?

Article 5. - Tous les citoyens sont également admissibles aux emplois publics. Les peuples libres ne connaissent d’autres motifs de préférence, dans leurs élections, que les vertus et les talents.

—-> surtout si c’est ton père ou ton mari qui décide qui va occuper un emploi public…

Article 1. - Le but de la société est le bonheur commun. - Le gouvernement est institué pour garantir à l’homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles.

Aye.

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Le 21 mars 2017
A 17:46
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Le tour d’une année

Des vacances de février aux vacances de février. Un an, un cycle.
Précédentes vacances, là où tout a commencé à finir. Bien sûr on pourrait dater d’avant ça, bien avant ça. On pourrait remonter au tout début. Mais s’il y a eu un moment où, un moment où la relation morte est devenue mortifère, c’est là, entre Hambourg et Bruxelles, quelque part à l’est, quelque part au nord. 6 mois à glisser ensuite inexorablement vers ce 14 juillet, le souffle coupé d’un seul coup, comme quand on tombe, enfant, d’avoir couru trop vite. Et les poumons vides, l’apnée, les secondes qui semblent interminables, les secondes qui sont des mois, des mois sans respirer, des mois à chercher l’air, des mois de stupeur et de panique.
Puis la respiration qui reprend, la vie qui revient. Rien n’a changé fondamentalement, et surtout pas moi. Je ne suis ni plus forte ni plus fragile, ni plus naïve ni plus assurée.
Mais je suis là, je suis là présente à moi-même, après une année de luttes, de soubresauts, de colère, de peine.
Je me tiens debout.
J’ai repris mon souffle.
C’est le mois de février, les jours rallongent et c’est palpable, les arbres bourgeonnent. Rien n’a encore fleuri, mais la sève remonte.
Et je n’ai plus -tellement- peur.

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Le 20 février 2017
A 10:33
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politique

Ce soir, comme dimanche dernier, comme tous les dimanches soirs électoraux de ma vie, ou quasiment, j’étais au dépouillement.
Que je dépouille moi-même (comme ce soir), ou que j’assiste seulement à la manœuvre, c’est un moment que j’aime.
Pourtant je ne crois pas, ne crois plus du tout, qu’il puisse sortir de ces enveloppes une solution, une réponse, un changement.
Mais j’aime voir les gens qui dépouillent.
Ces gens qui ont consacré une des vingt-trois heures de leur dimanche à ouvrir des enveloppes et à faire des petits bâtons sur les points.
À compter, puis à recompter.
Des gens qui sont sérieux, concentrés, appliqués.
Des gens qui n’ont pas de responsabilités, pas de diplômes, pas de discours tout fait.
Des gens de bonne volonté.
Et je les regarde et je me dis voilà, les hommes et les femmes politiques, les vrai-e-s, c’est eux. Ils ne sont là ni pour la gloire ni pour le pouvoir, ils sont là par devoir, par conscience, parce que quelqu’un doit le faire ce travail, et quand on leur a demandé s’ils étaient disponibles, ils ont dit oui. Oui pour venir à 18 heures, oui pour compter des enveloppes, oui pour s’appliquer et écrire dans les cases, oui pour la tâche monotone, oui pour le verre de jus de pomme et la boîte de biscuits partagés à la fin.
Ils sont venus là, ils n’ont pas que ça à faire sans doute, et ils ne croient pas tellement à la “politique”, non plus. Mais ils croient à la démocratie. Aux vrais gens qui travaillent ensemble, aux gens de bonne volonté.
À vingt heures ils sont rentrés chez eux pour regarder à la télé la carte de France colorée. Ils savent que c’est un peu grâce à eux.
Mais maintenant plus personne ne leur demandera plus rien jusqu’aux prochaines élections. Maintenant les “hommes politiques”, les “partis politiques” vont faire semblant de les connaître et de parler en leur nom, cachant mal le fait qu’ils ne veulent qu’une seule chose : le pouvoir.
Alors les dimanches soirs électoraux je me prends à penser, à imaginer à quoi ressemblerait le monde si on laissait ces gens là, tous ces gens, les gens de bonne volonté qui ne cherchent ni la gloire ni la reconnaissance ni le pouvoir, si on les laissait tous ensemble gouverner.
Si on vivait dans une démocratie, quoi.

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Le 29 mars 2015
A 19:37
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petits bonheurs

c’est tout un tas de choses qui déclenchent l’écriture de ce billet… ça monte, depuis quelques temps. Cette obligation du “bonheur”, des listes à faire sur Facebook (on te “désigne” et tu “dois” lister des “petits bonheurs”… rien que l’idée déjà, ça tue en moi toute forme de bonheur !), à une boîte d’infusions appelée “infusion des petits bonheurs”…. Hé, c’est du thé, on se calme ! En allant par là, un carré de chocolat c’est de l’amour ! et en apothéose, vendredi lors d’une formation sur la gestion de classe, on nous demande de lister nos difficultés en classe (c’est pas ce qui manque) et nos “petits bonheurs”.
C’est officiel, l’expression “petit bonheur” est l’expression la plus galvaudée du monde. (n’ayons pas peur d’être définitive).

Je crois qu’en ce qui me concerne, essayer de mesure, d’attraper un moment de bonheur, c’est obligatoirement le mettre à mort. L’épingler comme un papillon dans une vitrine. Je demande donc officiellement qu’on cesse de parler du bonheur, d’en lister les ingrédients, de donner les “sept secrets des gens heureux”, qu’on arrête de penser que ce qui est un moment de bonheur pour l’un doit forcément pouvoir être un moment de bonheur pour les autres… Le bonheur n’a pas de recette, il n’est pas reproductible ni transposable.
Voilà, c’était GrincheuxVousParle, mais ce matin entendre quelques répliques de Jean-Pierre Bacri dans la chronique de Rebecca Manzoni m’a déculpabilisée. Et puis j’en ai ras-le-bol de la mode des petits bonheurs, j’essaie de lancer celle des emmerdeurs gâcheurs de plaisir. Allez, rompez.

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Le 30 septembre 2014
A 10:43
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plénitude

Déjà la moitié des vacances a filé, fondu comme neige au soleil… Et pourtant, du soleil, on n’en a pas eu trop, même là-bas loin dans le sud. (et c’est pas pour me contrarier : 40° et le grand cagnard, c’est vraiment pas mon biotope.)

Quelques images, quelques sons, quelques saveurs dans mes poches, pour me servir de réserve l’hiver prochain :

- passer 6 nuits dans cette chambre-là, dans cette maison que j’aime tant… La chambre est en travaux, il n’y reste qu’un lit, aucun meuble superflu, aucune place au désordre… Et une fenêtre a récemment été percée, une grande et large fenêtre, plein est, dans le mur en pierres de cette ferme provençale du 18ème siècle. Dormir avec entre moi et le monde, juste une moustiquaire, être à la fois dedans et dehors, ça a été merveilleux… Entendre les grillons prendre progressivement le pas sur les cigales, entendre les crapauds, et aux petites heures de la nuit, une chouette hululer… Entendre le vent, ou la pluie, être à l’abri mais pas complètement… La lumière dans la chambre le matin, l’heure bleue le soir, avec au loin la vue sur les Alpilles…

- Les repas de midi sous le tilleul : on faisait manger les enfants de bonne heure, et quand ils comataient, repus, par paquet de 6 sur les canapés, on s’installait et on partageait un repas au calme, entre adultes… Les saveurs des légumes de la ferme, le rosé très frais, les mêmes plaisanteries cinquante fois entendues mais dont on ne se lasse pas, sous l’ombre des amples ramures de l’arbre centenaire (ou bicentenaire, pour ce que j’en sais)

- Entendre l’orage se rapprocher, l’entendre gronder au loin, voir le ciel s’obscurcir, puis, ça se précise, le tonnerre et les éclairs, courir dehors et ramasser tout ce qui a été semé par les enfants, un t-shirt, une paire de baskets, une peluche, une balle en mousse, une serviette, et tout le linge étendu sur le fil… Rentrer en courant, et sentir les premières énormes gouttes s’écraser sur mes bras nus. Voir le déluge, la grêle, s’abattre dehors; les enfants, serrés comme des sardines dans une minuscule salle de bain à l’étage, s’extasiant devant les éclairs comme au feu d’artifice du 14 juillet…

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Le 28 juillet 2014
A 12:48
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Une de plus en moins

Et on en est déjà là. C’est déjà les touristes tard le soir aux terrasses des crêperies le long du port du Croisic, déjà les robes légères, les shorts, les polos, les pulls posés sur les épaules et les manches attachées ensemble, déjà les sandales et les chaussures en toile, déjà les balades le soir sur la plage.

Cette année j’ai travaillé à l’intérieur des terres, j’ai un peu perdu le pouls de la presqu’île (l’année dernière je passais matin et soir devant le camping pour aller au collège, qui était à 300 mètres de la plage, les touristes je les ai vu arriver, l’été je l’ai senti venir, la sortie “La Baule” embouteillée le vendredi soir, les lunettes de soleil quand j’allais au conseil de classe pour ne pas avoir le soleil couchant dans les yeux…) je n’ai pas vu l’été arriver et il est déjà là. Dans 15 jours le fest-noz de Kervalet, le premier de la saison en plein air (enfin probablement pas le premier de la saison… mais celui qui pour moi est un véritable repère, toujours le dernier samedi de juin, le premier fest-noz où on danse avec des touristes, le feu de la St Jean, les rond paludiers)…
Et toujours, avec juin, ce petit pincement, ce “déjà ?”. L’année est passée si vite. Et pourtant non, pourtant ces jours qui s’enfilent les uns après les autres, ces longues semaines, c’est quand déjà les vacances. Mais quand on y est c’est comme si tout ça n’avait duré qu’une seconde.
À la fin de ma toute première année scolaire en tant que prof, après les dernières réunions, après le départ des élèves, après les classes rangées, les casiers vidés, les bureaux déblayés, les chaises empilées, un collègue, plus proche de la fin de sa carrière que du début, avait dit “Allez, une de plus en moins”.

Voilà, on y est, encore une fois, “une de plus en moins”.

Categorie : moi
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Le 9 juin 2014
A 10:28
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t’as voulu voir Rouen…

Rouen, donc. Autant, passer les écrits à Paris, c’était vraiment plaisant. D’abord, le simple fait d’être à Paris. De marcher dans les rues de Paris, de me remplir les yeux, et de déambuler dans le saint des saints (à savoir le Monoprix de Montparnasse). Sans compter qu’à chaque séjour j’ai réussi à caser un peu de vie sociale (une terrasse de café, une expo, un salon… en compagnie d’amis pas vus depuis longtemps).

Rouen, par contre… outre le fait que je n’y connaisse absolument personne, je pouvais difficilement y caser quoi que ce soit : le voyage dure 6 heures. Oui, le double d’un Paris-St Nazaire. (alors qu’à vol d’oiseau la distance est la même, à 2 kilomètres près selon l’omniscient Gougueule)

Cependant, j’avais dans l’oreille la chanson de Vincent Delerm sur Rouen, “voici la ville”, et quelques images de la cathédrale peinte par Monet… Soulagée d’un bon paquet de stress à l’issue de mon oral, et en avance de quelques heures selon mon habitude, j’avais donc décidé d’aller un peu à pied explorer la ville. Il tombait, bien sûr, une petite pluie fine et pénétrante mais je suis nantaise et je ne crains pas ce type d’intempérie (qui en est à peine une à mes yeux). Je descendais vers les bords de Seine, passant dans des petites rues très étroites avec des maisons à colombage (ô combien exotique pour quelqu’un qui vit dans une ville où les rares bâtiments anciens datent du début du XXème siècle) quand la pluie a commencé à s’intensifier. Bientôt, il m’a fallut me réfugier sous le auvent d’un marchand de chaussure, et j’ai assisté à la pire averse de toute mon existence. (et j’ai vécu 18 ans à Nantes, je le rappelle !) Il est tombé “la mer et les poissons”, comme dit ma grand-mère, et de la grêle en surplus. Les rares passants agrippaient leurs parapluies et courraient comme s’ils avaient le diable aux trousses; et la la plupart des gens faisaient comme moi et s’abritaient en attendant la fin du déluge.
Au bout d’une dizaine de minute quand même, j’ai fini par abandonner l’idée de faire du tourisme dans la ville où le plus grand chanteur français du XXIème siècle fit ses études, j’ai rabattu ma capuche sur mon front et je suis retournée dare-dare à la gare, où j’ai attendu mon train au buffet, devant un café, trempée comme une soupe.

Je n’aurai donc de Rouen que quelques images aperçues par les fenêtres d’un bus : des rues très pentues, de belles maisons à colombage, de la pluie comme jamais, et le parking d’un hypermarché comme unique vue depuis ma chambre d’hôtel…

Categorie : moi, la chanson du jour
Par mes vies
Le 14 mai 2014
A 17:18
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Aujourd’hui était la journée mondiale de mes corvées administratives : j’ai déclaré mes revenus en ligne  (visiblement les économies de fonctionnement au niveau de l’état ont commencé : ils ont viré les personnes chargées de l’ergonomie du site. J’ai passé plus de temps à chercher où cliquer pour “déclarer” qu’à compléter ma déclaration elle-même. En même temps, après toutes ces années de gel salarial, c’est vite déclaré : j’ai pas des montants à 6 chiffres à rentrer. Je plains Jérôme Cahuzac, c’est vrai, c’est des tracasseries tout ça, on le comprend quand finalement il s’est dit “oh ben zut ! c’est trop long à faire toutes ces déclarations, le site est mal fichu, je vais plutôt mettre tout ça en Suisse c’est plus vite fait”), et j’ai saisi mes “vœux” d’affectation pour l’année prochaine.
Alors là, j’adore : on me demande le NUMEN de GérardKlein. (je vous passe les détails mais j’ai fini par le trouver. Son NUMEN, pas GérardKlein, hein, suivez, un peu. Lui est en vacances avec les nins, histoire que je puisse bosser tranquillement pour l’oral du concours, afin de ne pas avoir rentré son NUMEN pour rien dans le site de l’éducation nationale.) Donc je rentre le NUMEN. Pour les initiés, le NUMEN, c’est le NUMEN; pour les autres, c’est en gros le numéro de matricule des agents de l’éducation nationale.

Et donc, étape suivante : on me demande… quel est l’employeur de mon conjoint !!! Ha ba bravo. S’il a un NUMEN, tu crois qu’il bosse où, Einstein ?? Tu crois qu’il cire des pompes à l’Élysée, ou quoi ?

Pis je veux pas dire, mais quand j’ai rentré MON numen, le site m’a ressorti toutes les informations sur moi dont il dispose (enfin peut-être pas toutes, mais au moins, mon adresse et mon affectation actuelle). Il pourrait pas faire la même chose avec celui de mon conjoint ? Ben non, faut croire que non. Puisqu’il m’a ensuite demandé l’adresse de l’employeur de GérardKlein (j’ai bien hésité à rentrer la rue de Grenelle, mais faut pas trop jouer au con avec l’éducation nationale, on est pas sûr de gagner. D’ici à ce qu’ils m’affectent à Paris dans le VIIème au titre du “rapprochement de conjoint”…)

Alors Big Borther is watching me, ça je le sais, mais en plus il me prend pour une tanche…

Categorie : moi
Par mes vies
Le 6 mai 2014
A 14:26
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Trainspotting

image by vlg0901

Peut-être te demanderas-tu, lecteur, ce que je pouvais bien faire à Ponchâteau à 14 heures, en ce mardi.
Et bien la réponse pourrait être assez courte, mais je les préfère longue. Alors voilà.
Il se trouve que le mardi je fais chanter les élèves de la chorale de 12h30 à 13h15 environ. Sauf que, de plus en plus, on déborde, parce qu’une veut que je lui montre les accords de guitare de telle chanson, une autre veut que j’écoute ceci ou cela, une troisième demande qu’on mette une chanson sur la chaîne pour chanter par dessus…
Bref, en partant, je savais que j’étais ric-rac pour attraper mon train. J’ai eu beau marcher vite, c’était pas gagné. Donc quand j’ai entendu au loin la voix synthétique de la gare annoncer l’arrivée quai B d’un train, je me suis mise à courir. (erreur n°1). Je suis arrivée juste à temps, et j’ai sauté dans le train. (erreur n°2). Il était pile, à une ou deux minutes près, l’heure de “mon” train.
Tout d’abord, j’ai cherché une place. Il y en avait plein. Mais genre, PLEIN. On devait être 3 ou 4 dans tout le train. Et puis, quel train !! des fauteuils spacieux, moelleux, des petites lampes au-dessus des fenêtres… Waou !! le confort d’un TGV, au moins, dans mon TER. (non ça n’a pas fait tilt. C’est ça, fait pas le malin.)
Et puis, les fenêtres : bien propres, toutes lavées de frais !! (alors que ça fait bien 3 semaines que tous les trains sont intégralement recouverts d’une couche épaisse de boue, y compris sur les fenêtres, rapport à une légère humidité persistante depuis début janvier.)
Alors bien calée dans mon large siège, contre la fenêtre, j’ai dégaine l’iPad dans le but de me livrer à ma récente passion : la photographie de la raffinerie par la fenêtre du train. (hobby rendu impossible à cause de la boue sur les fenêtres, voir plus haut). Et j’ai commencé à prendre quelques photos, en attendant les tuyaux. Oh, un bel arbre ! clic ! Oh, ce champs, clic ! Oh, tous ces arbres pleins de gui ! Comme c’est vert, comme c’est beau, comme c’est bucolique !!

Et oui. Oui, j’étais en train de m’esbaudir devant un paysage, ne réalisant absolument pas que, prenant ce train tous les jours depuis quelques mois, toute sensation d’inédit était hautement suspecte.

C’est quand j’ai aperçu dans la porte le reflet du texte défilant derrière moi, et que j’ai donc vaguement déchiffré le nom de “Ponchâteau” projeté à l’envers, que mes quelques neurones ont trouvé judicieux de se rencontrer au milieu de ma boîte crânienne, et que mon cerveau s’est souvenu qu’il n’était pas tout à fait aussi grumeleux que celui de Shumacher.
- Ponchâteau n’a jamais figuré au nombre des arrêts de mon TER Nantes-Le Croisic, même quand il se met en version omnibus et dessert toutes les micros-gare du genre “la croix de Méant” ou “Penhoët”.
- J’étais dans le train depuis environ 10 minutes et je n’avais aperçu que des arbres et des champs, et nada rafinerie, ni tas de gravats ni entrepôt, qui constituent pourtant mon décor habituel.
Au même moment, j’ai entendu l’annonce du prochain arrêt : Pontchâteau, donc. Hell yeah. À 30 bornes de chez moi, mais sur une ligne de train différente.

J’ai tiré de cette mésaventure deux petites remarques que je compte bien faire remonter à la SNCF :
- ce serait pas mal que les destinations des trains soient écrites sur les trains. Parce que dedans, ça sert pas à grand chose.
- C’est quoi ce bins ??? Pourquoi les trois pelés qui prennent le train pour Redon ont droit à ces rolls, alors que nous, pauvres habitants de la presqu’île, on s’entasse dans de vieux TER pourris et dégueus ? On est des usagers de seconde zone ou quoi ??

Categorie : Non classé, moi
Par mes vies
Le 21 janvier 2014
A 16:23
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Glop et pas glop

Une petite série de “j’aime” et “j’aime pas” totalement nombriliste et sans le moindre intérêt, vous voilà prévenus et venez pas vous plaindre !

- J’aime pas :

être dans un collège où il y a deux photocopieuses (enfin non, un photocopieur et un repro, c’est pas pareil) pour 55 profs et 700 et quelques élèves. Évidemment, un lundi de rentrée, ça se bouscule un peu. J’ai pris le train de 7 heures histoire d’arriver de bonne heure au collège et de pouvoir faire mes photocops pour la matinée. À midi, j’ai entrepris de faire celles pour l’après-midi. Bien sûr, vu qu’il avait tourné à fond toute la matinée, le repro s’était mis en grève. Heureusement, aujourd’hui, ces machines là nous parlent et expliquent précisément de quoi elles ont besoin : “ouvrir le clapet n°4″, “appuyer sur le tiroir pour l’éjecter”, “contrôler le rouleau”… Bingo, le rouleau était vide. Panique à bord, putain de sa mère ousqu’on fout les rouleau dans cette tôle ? Après sondage rapide, il apparait qu’il faut aller les réclamer à la gestionnaire (à l’autre bout du collège, donc). Je cours dans les couloirs, un œil sur la montre… La gestionnaire me tend le rouleau en me disant “vous demanderez à un de vos collègues de le changer”… Moi, confiante, je retourne dare-dare à la photocopieuse, mon rouleau sous la main… La file d’attente derrière l’autre machine me rappelle la Pologne en 1986… Je clame donc à la cantonade “J’ai le rouleau, qui sait le remplacer ?”

Et la réponse : ben personne.

Retourne donc à l’administration (en sprintant, cette fois : il me reste vingt minutes pour faire 200 photocops, si j’arrive pas à relancer le repro c’est mort…). Soupir de la gestionnaire… “Mais je sais pas faire, moi, je suis pas technicienne”.
BORDEL MOI NON PLUS, MAIS LA DIFFÉRENCE C’EST QUE LA MAINTENANCE DU MATÉRIEL C’EST PAS DANS MA FICHE DE POSTE, ai-je envie de hurler en la secouant par le col. (mais je me retiens, je sens que ça n’aiderait pas).
On retourne en salle des profs, elle en trainant les pieds, à une allure de sénateur, moi en courant histoire de lui faire comprendre que c’est *un peu* pressé…

Je vous passe sur les essais, les tâtonnements, jusqu’à l’insertion réussie du nouveau rouleau…

Bref, j’ai paré au plus pressé, mais il a fallu que je reste jusqu’à 18 heures pour terminer mes diverses copies. (Et là curieusement, y’a pas la queue à la photocopieuse… mais c’est bien le seul moment de la journée…)

- J’aime :

Le collègue qui m’a montré comment, en insérant le manche d’une petite cuillère dans l’orifice laissé par un bouton manquant, on allume la Krups de la salle des profs. Sachant que jusqu’ici, de désespoir, j’en était réduite au lyophilisé, vous mesurerez mon bonheur.

La jeune fille assise derrière moi dans le bus qui, au moment de descendre, se penche vers moi et me dit “j’adore comme vous êtes coiffée”. Qu’une pluie de paillettes parfumée s’abatte sur toi, jeune fille au si bon goût !

(et à propos de machine à café : je peux avec certitude prédire l’ambiance d’un collège en jetant un simple coup d’œil à la salle des profs. Ici : distributeur payant. L’alternative est constituée d’une bouilloire et donc, d’une cafetière à dosettes, sans Georges, et sans bouton “on”. Pas de cafetière électrique, pas de micro-onde, encore moins de frigo… Pas de “caisse” commune pour l’achat de café, de thé ou de biscuits : chacun s’amène sa pomme ou sa barre chocolatée pour la pause… OK, je vois l’ambiance… et je vais de ce pas m’acheter mes dosettes, et les garder sous clé dans mon casier, comme ça semble être l’usage…)

Categorie : moi
Par mes vies
Le 7 novembre 2013
A 16:18
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