mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

politique

Ce soir, comme dimanche dernier, comme tous les dimanches soirs électoraux de ma vie, ou quasiment, j’étais au dépouillement.
Que je dépouille moi-même (comme ce soir), ou que j’assiste seulement à la manœuvre, c’est un moment que j’aime.
Pourtant je ne crois pas, ne crois plus du tout, qu’il puisse sortir de ces enveloppes une solution, une réponse, un changement.
Mais j’aime voir les gens qui dépouillent.
Ces gens qui ont consacré une des vingt-trois heures de leur dimanche à ouvrir des enveloppes et à faire des petits bâtons sur les points.
À compter, puis à recompter.
Des gens qui sont sérieux, concentrés, appliqués.
Des gens qui n’ont pas de responsabilités, pas de diplômes, pas de discours tout fait.
Des gens de bonne volonté.
Et je les regarde et je me dis voilà, les hommes et les femmes politiques, les vrai-e-s, c’est eux. Ils ne sont là ni pour la gloire ni pour le pouvoir, ils sont là par devoir, par conscience, parce que quelqu’un doit le faire ce travail, et quand on leur a demandé s’ils étaient disponibles, ils ont dit oui. Oui pour venir à 18 heures, oui pour compter des enveloppes, oui pour s’appliquer et écrire dans les cases, oui pour la tâche monotone, oui pour le verre de jus de pomme et la boîte de biscuits partagés à la fin.
Ils sont venus là, ils n’ont pas que ça à faire sans doute, et ils ne croient pas tellement à la “politique”, non plus. Mais ils croient à la démocratie. Aux vrais gens qui travaillent ensemble, aux gens de bonne volonté.
À vingt heures ils sont rentrés chez eux pour regarder à la télé la carte de France colorée. Ils savent que c’est un peu grâce à eux.
Mais maintenant plus personne ne leur demandera plus rien jusqu’aux prochaines élections. Maintenant les “hommes politiques”, les “partis politiques” vont faire semblant de les connaître et de parler en leur nom, cachant mal le fait qu’ils ne veulent qu’une seule chose : le pouvoir.
Alors les dimanches soirs électoraux je me prends à penser, à imaginer à quoi ressemblerait le monde si on laissait ces gens là, tous ces gens, les gens de bonne volonté qui ne cherchent ni la gloire ni la reconnaissance ni le pouvoir, si on les laissait tous ensemble gouverner.
Si on vivait dans une démocratie, quoi.

Categorie : moi
Par mes vies
Le 29 mars 2015
A 19:37
Commentaires : 28
 
 

J’ai des excuses.

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Alors oui, je sais, je disais pas plus tard qu’il n’y a pas longtemps sur Facebook que je n’achète pas de livres neufs. Sauf quand j’en achète, bien sûr.

Mais bon, monsieur le juge j’ai des excuses. Déjà, je tiens une chronique littéraire sur Facebook, lues par des centaines une dizaine trois personnes. Alors je suis bien obligée d’acheter des livres, pour en causer sur l’internet mondial qui retient son souffle en attendant de savoir ce que je pense du dernier Bégaudeau. (vu que j’ai cité la moitié du précédent dans mes statuts…)

Bon, puis Vargas. Ok. Au masque (et à la plume, aussi), ils détestent, Vargas. Ils l’assimilent à Anna Gavalda, Katherine Pancol ou Guillaume Musso.
Du moins c’est ce qu’avait dit Olivia de Lamberterie ou Nelly Kaprièlian (mettons que ce soit Kaprièlian, elle n’aime pas Sylvain Tesson, nous n’avons décidément rien en commun), lors du dernier Vargas, avec la Ménie je sais plus quoi, Hennequin peut-être. C’est sûr, c’était pas son meilleur. Le précédent non plus, au Québec, là. Puis celui d’avant, avec celui qui était son frère, ou son ami d’enfance, bon, moyen, aussi.

Vous allez me dire : trois romans à moitié réussi, et je continue de me ruer sur les nouveaux dès qu’ils sortent ?

Oui.
Déjà, parce que Télérama est enthousiaste. (ce qui fait un partout, non à France Inter, oui à Télérama, il faut savoir ce que disent les Inrocks…).
Non et puis surtout, parce que Vargas et moi c’est une longue histoire. Le premier que j’ai lu, c’était il y a longtemps, “Pars vite et reviens tard”, dans mon petit appartement toulousain tout jaune, ça commence à faire. Puis, l’été 2003. Mon dernier été de tranquillité. GérardKlein en tournée je sais pas où, mon premier enfant encore à l’état embryonnaire, et mes parents en Amérique latine. C’est vous dire si j’étais peinarde. Juste la canicule, mes plats Picard mangés à même la barquette, et l’intégrale de Fred Vargas. Alors oui, aujourd’hui, je bénéficierais de deux mois d’absolue tranquillité, je lirais sans doute autre chose. Mais à l’époque j’étais frappée du SNU (le Syndrôme du Neurone Unique, qui s’abat sur la femme quelque part entre la conception et la quatrième semaine de grossesse, qui réduit de 40 points son QI initial, et qui dure longtemps… Parfois si longtemps que la femme enchaîne avec une nouvelle grossesse, abandonnant alors à nouveau 40 points. C’est comme ça qu’en quelques semaines, une personne qui avait l’habitude de fréquenter la cinémathèque et de lire des essais plutôt pointus sur la politique de soutien à la création musicale sous Maurice Fleuret se retrouve à pleurer devant des pubs Nutella et à ne plus comprendre les résumés de téléfilms dans Télérama.)
Donc mon SNU et moi, en 2003, on a enfilé tout Vargas. Et on est tombés amoureux d’Adamsberg. C’est pour ça que 12 ans plus tard, même s’il nous déçoit et nous fatigue depuis quelques années, on lui laisse toujours le bénéfice du doute. En souvenir des débuts où c’était tout feu tout flamme.
Je sais même pas si il y a Adamsberg dans le dernier opus (j’ai pas voulu lire le 4ème de couv’, encore moins la critique de Télérama (même si ça fait quand même quelques années que je les comprends à nouveau), je veux préserver entier le plaisir de la découverte), mais voilà.
(et le Bégaudeau, me direz-vous ? Well, passion plus récente, mais l’identification fonctionne à fond, entre ce nantais éduqué au collège Jules Verne dans les années 80-90, fils de fonctionnaires de gauche, et moi…) (c’est un peu le Vincent Delerm de la littérature, quoi, ses parents, tes parents, mes parents, on se comprend.)
Ha, et last but not least, dernière excuse : je soutiens l’économie locale, les petites librairies indépendantes, et patati et patata… think global act local etc…

Categorie : livres
Par mes vies
Le 11 mars 2015
A 19:18
Commentaires : 21