mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

gremlin

En temps normal, Eléa est une petite fille de deux ans passé, très vive, très tonique, pleine d’énergie, et en pleine phase de “terrible two”. C’est déjà pas de tout repos, mais bon, on parvient quand même à peu près à canaliser son énergie et à faire en sorte qu’elle ne démonte pas la maison.

Mais quand elle n’a pas fait la sieste, pour une raison ou pour une autre, alors là…  Au début, on ne remarque rien, enfin si, elle est encore plus excitée que d’habitude, mais en mode plutôt exubérant…

C’est vers 17 ou 18 heures, que d’un coup, son humeur “vire”. Et là, tout est prétexte à une énorme crise avec hurlements stridents, ou sanglots incontrolables, ou encore trépignement sur place… Bien sûr, le mieux serait d’aller la coucher. Mais si elle dort à 18 heures, elle se réveille à 20 heures en pleine forme. Et 20 heures, c’est l’heure où moi je m’écroule comme une loque, où Malo va se coucher, l’heure où je n’ai SURTOUT PAS envie de jouer au loto des tout-petits, construire des pyramides et les envoyer valdinguer dans la pièce d’un coup de pied, ramasser des centaines de petits confettis découpés soigneusement mais jetés ensuite négligemment… Bref, plus envie du tout de repartir pour 2 ou 3 heures d’activité.

Donc, quand Eléa se transforme en Gremlin à 18 heures, faute de sieste, et bien je “gère” tant bien que mal, essayant de tenir jusqu’à 19h30 ou 20h, où elle s’endormira en quelques secondes, et partira pour la nuit. Mais ce soir, franchement, on a atteint une sorte d’apothéose, un final grandiose ! Pourtant, elle s’était levée “tard” (8h30) ce matin, donc j’espérais que la dernière heure avant le coucher pourrait être moins pénible… Je l’ai mise au bain, ça occupe et (selon les manuels de puéricultures auxquels d’habitude je ne me fie pas), “ça détend”.

Alors je sais pas qui ça a détendu ce soir, mais pas moi en tout cas, surtout quand j’ai du passer la serpillère après coup pour éponger les 2 cm d’eau dans la salle de bain. Après le bain, Malo voulait un coloriage de requin. J’en ai donc choisit deux, que j’imprime, un pour sa soeur et un pour lui (ça fait bien longtemps que j’ai renoncé à donner quelque chose à l’un sans aussitôt donner la même chose (ou un équivalent) à l’autre). Mais je commet l’erreur fatale de donner d’abord la feuille d’Eléa et ensuite celle de Malo. Or, dans cet ordre, Eléa ne retenant que la dernière action (je donne un requin à Malo), se sent spoliée. Elle se met donc en mode hurlage : “Moi veux un roquin….. moi veux un roquin….. OUINNNNNNNNNN !!! moi veux un roquin !!!”. J’ai beau lui mettre et lui remettre son “roquin” dans la main, rien à faire, elle le jette, de rage, et finit même par le déchirer.

Mais moi j’ai quand même ma douche à prendre et le repas à réchauffer, ce que je parviendrai à faire, malgré une petite furie hurlant et tambourinant à la porte de la douche : “Moi veux un roquin…” “Moi veut gader taupe-taupe  !!!” (et oui, grâce à une parfaite osmose avec mon ordinateur, je peux le déclencher à distance par la pensée, mais hélas la porte en plexiglas de la douche bloque les ondes télépathiques) et enfin, classique, “Moi veux téteeeeeeeeeer…”.

Bref, là il est 20h30, elle dort du sommeil du juste depuis une petite demi-heure, mais je suis tellement vidée que je sens que je vais en faire autant dans pas longtemps… Pour une fois que je pouvais passer une soirée tranquille, c’est rapé !

Categorie : scène de la vie de famille
Par mes vies
Le 30 septembre 2009
A 19:32
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sérieux

Nous avons emprunté (entre autres livres sur la Lune, le ciel, Jeanne d’arc (cherchez pas le rapport) ce livre à la médiathèque : L’astronomie (chez Mango Jeunesse).

Les photos sont splendides, mais Malo rale : “Mais pourquoi ils ont dessiné par dessus les photos !” (sur chaque photo d’une planète ou d’une partie de l’univers, on peut voir un dessin des deux “héros” du livre dans leur fusée “késako”).

J’explique : “Pour rendre ça attrayant ! Ils ont mis des petits dessins rigolos, voilà…”. Malo est furieux : “Mais je ne veux pas que ce soit rigolo ! Je veux que ce soit SÉRIEUX.

On n’est pas sérieux quand on a 17 ans, mais on l’est à 5 ans et demi…

Categorie : Non classé, scène de la vie de famille, livres
Par mes vies
Le 29 septembre 2009
A 17:38
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M#3

Mardi, toujours la folie des petits carrés crochetés… Je n’ai pas vraiment compté combien j’en ai fait cette semaine : parfois 3 ou 4 le même jour, parfois aucun… mais bon, je pense avoir dépassé les 7 requis. Promis la semaine qui vient, je garde le compte !

Je rappelle que ça se passe

Moment de jouissance pure, à gauche : une tasse de rooibos, un carré de chocolat noir-amande, et le dernier Martin Winckler dont je ne manquerai pas de vous reparler quand je l’aurai fini (très vite, malgré les 600 pages et mon manque de temps chronique.)

Categorie : Tricot
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Le
A 17:24
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week-end

Un week-end bien chargé, avec la visite d’une expo sur Louis Braille (avec une aiguille à laine et une feuille de papier, Malo a passé plusieurs heures à “écrire” en braille samedi après-midi…), la “fête des familles” au club d’échec, et dimanche, une compétition de parachutisme (Eléa et moi n’y sommes pas allées, on a préféré le vide-grenier dominical), qui a beaucoup impressionné Malo, il a dessiné ce matin un parachutiste atterrissant  sur la “cible”, pas plus grosse qu’une assiette parait-il ! Le ballet des avions au dessus de nos têtes a duré toute la journée. Et en fin d’après-midi, nous avons profité de la marée basse pour aller à pied au “Rocher du Lion”, une petite île minuscule (enfin un gros rocher dépassant de la mer, quoi), depuis la plage de porcé…

Bref, on a profité du soleil et de la douceur !

(au menu du vide-grenier pour ceusses que ça intéressent : un vieux comtesse de Ségur pour continuer la collectinon, un Richard Scarry très chouette que j’avais quand j’étais petite -il doit toujours être chez mes parents d’ailleurs - et un Gyo Fujikawa cartonné, pour le bonheur d’Eléa (”Oh !! Un sat… Oh !! Un léphant… Oh !!!!! Une vasse… Oh !!! le pitit cosson…” –> on notera un net progrès du côté du langage, maintenant ça ressemble nettement plus à un langage articulé compréhensible, sinon par tous, du moins par ses parents et son frère.)

Categorie : scène de la vie de famille
Par mes vies
Le 28 septembre 2009
A 12:49
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embouteillages…

C’est la rentrée, nous reprenons le chemin de la médiathèque et celui de la ludothèque… Malo a emprunté un jeu qu’il connait un peu (pour l’avoir vu chez son copain), mais qu’il a eu bien le temps de comprendre et d’explorer depuis qu’il est à la maison. Il s’agit de Rush Hour (la version Junior, à partir de 6 ans).

Le principe est simple : c’est un “casse-tête”,il faut trouver la combinaison pour évacuer notre voiture d’un terrible embouteillage. Le “point de départ” (= l’embouteillage de base) est donné par une carte, chaque jeu de Rush Hour vient avec une cinquantaine de cartes, donnant des “problèmes” dans 4 niveaux de difficulté.

Pour Malo, c’est très intéressant de “recopier” avec les voitures le dessin donné par la carte… Au début il se trompait parfois, la symétrie c’est pas inné ! Maintenant, pas de soucis, y compris avec les embouteillages les plus enchevêtrés.

Il a laissé tomber les cartes du premier et du second niveau, “trop fac’ “. (où apprend-il à parler comme ça ???).On se concentre donc sur les problèmes “advanced” (oui, tout le jeu est en anglais), qui l’occupent juste assez : il se creuse un peu les méninges, mais ça ne dure pas trop longtemps pour le rebuter.

En ce qui me concerne, je n’ai qu’un problème : ne pas intervenir et “jouer à sa place”. (j’attends le soir, quand il dort, pour le lui piquer et faire les problèmes rouges, “expert”.)

Bref, je sais pas si on peut l’acheter en France (enfin sur le net on peut, c’est sûr), mais si vous le voyez, n’hésitez pas ! En plus c’est un jeu où on joue seul… ça fait du bien, de temps en temps (aux mamans) d’échapper à une énième partie de Miaou-miaou, mistigri, batawaf, Pat le pirate, la course des tortues ou autre !!

Categorie : jeu/jouet
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Le 25 septembre 2009
A 14:56
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Les carrés de l’automne : M#2

Alors voilà, c’est mardi, et désormais (jusqu’à Noël), mardi, c’est “carrés au crochet”. Si les miens vous suffisent pas, les autres sont là :

Donc, résultat de la semaine : un bon nombre de carrés crochetés, mais j’ai pas compté combien !! Plus d’un par jour, en tout cas, ça c’est sûr. Il y a eu d’abord la couverture pour le nounours d’Eléa (6 carrés, 3 tons de roses, 3 tours en brides en guise de bordure. Je rentrerai les fils quand elle dormira.), puis quelques carrés colorés pour la Big Boy Blanket, et pas mal de carrés blancs (puisque j’ai décidé de faire une couverture “damier”, alternance de carrés blancs et colorés, seule façon pour moi d’unifier un peu cette couverture, faite de bric et de broc, de restes, de fins de pelotes et de bouts de fils divers… Pas de réelle harmonie dans les couleurs, même si on va éviter la gamme des roses et des mauves… )

J’ai calculé qu’il me faudrait, idéalement, 128 carrés. J’en ai une trentaine pour l’instant… à raison de 100 jours avant Noël (à la louche), un carré par jour, je devrais y arriver…

Mais bon, je cause, je cause, et j’ai toujours rien montré !!

L’intégralité de ma production de la semaine est là. (clic clic)

Un aperçu pour ceux que 15 photos de carrés crochetés pourraient rebuter (ahem) :

Le “bébé” d’Eléa, avec sa “kwette”, dans son lit.

Et les carrés pour la couverture de Malo (il y a quelques blancs en plus…)

Allez, j’espère que je vais m’y tenir, Malo serait ravi d’avoir une couverture rien qu’à lui, rien que POUR lui, pour Noël !

Categorie : Tricot
Par mes vies
Le 21 septembre 2009
A 21:25
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mon livre préféré

Alors c’est une chouette question, posée par L. (avec qui je partage certains gouts, comme La vie devant soi de Romain Gary, et d’autres pas, puisque j’ai détesté autant qu’elle a adoré Ensemble c’est tout…).

Dans l’enfance, il y a un bon nombre de livres que j’ai lu et relus jusqu’à en connaître des passages quasiment par coeur. Avec le recul, ceux que j’ai relu à l’âge adulte, ou que je voudrais relire, sont :

La Gloire de mon père
et le chateau de ma mère, de Pagnol. Lus pour la première fois quand j’étais au CE1, et relus chaque année ensuite, jusqu’à au moins 15 ans.

- Les quatre filles du docteur March
et surtout Le Dr March marie ses filles (alors là je peux les réciter de la première à la dernière page, et je pense que je pleurerais encore à la mort de Beth si je le relisais demain)

- Treize à la douzaine
Il était chez ma grand-mère, et je le relisais chaque été. Je l’ai acheté il y a 4 ou 5 ans, et je l’ai relu… toujours le même plaisir ! (en revanche le film qui porte le même titre n’a rien à voir, c’est une escroquerie totale !!)

- L’été de mon soldat allemand
(un roman passé relativement inaperçu, mais pour moi il y a un “avant” et un “après”. L’histoire d’une adolescente, critiquée sans fin par sa mère, qui tombe amoureuse pour la première fois, d’un allemand “prisonnier de guerre” aux états-unis). J’ai bien aimé la suite aussi, mais moins.

- Le coeur sous le rouleau compresseur
(la suite de Quand j’avais 5 ans je m’ai tué, que j’ai beaucoup aimé aussi, mais pas à ce point là. Là encore, une histoire d’amour impossible…)

Ensuite, les livres de l’adolescence et de l’âge adulte :

- Ivre du vin perdu

- Les garçons
de Montherlant.

- La maladie de Sachs
de Martin Winckler. Après, j’ai lu tout ce qu’il a écrit (et je viens d’acheter Le choeur des femmes), j’aime infiniment cet écrivain, peut-être mon écrivain vivant préféré… mais la maladie de Sachs reste mon favori.

- Sido
de Colette. Là encore, lu, relu et re-relu. S’il fallait n’en garder qu’un, peut-être celui-là…

- Le jardin des Finzi-Contini
Une ambiance à la “Gatsby le Magnifique”, une fin qui rappelle la postface du Journal d’Anne Franck…

- Comme un roman
de Pennac… (Et aussi les trois premiers de la Saga Malaussène)

Il n’y a dans cette liste aucun livre ni aucun auteur découvert depuis la naissance de Malo… Pourtant je lis, et même parfois de bons livres… Mais il me faut du temps, et de la distance, pour qu’un livre devienne un livre “préféré”. Il faut que j’ai eu le temps d’oublier tous les autres, ceux lus dans les mêmes années, pour que le “préféré” reste, qu’il surgisse comme une évidence.

Et puis, il y a tous les autres : les livres que j’ai adorés, mais si je commence à en dresser la liste, de Belle du Seigneur
aux Les papiers de Walter Jonas, il y en aura des centaines. Et les auteurs dont j’aime absolument tout, dont je suis incapable de sortir un seul livre, tant je sais que tout ce qu’ils écrivent, je le lirai et je l’aimerai : Jean Rouaud, Christian Bobin (non, c’est pas niais. C’est beau, c’est poétique. C’est sensible. Nuance.), Fred Vargas, Martin Winckler donc, Jean-Paul Dubois, Pierre Magnan

Voilà, j’aimerais bien savoir quel est votre (ou vos, on peut la faire courte ou longue, selon) livre préféré ??? (Camille, je parie que dans ta liste, à la rubrique “livre préféré de l’adolescence”, il y aurait le Cercle des poètes disparus, non ??)

Categorie : livres
Par mes vies
Le 18 septembre 2009
A 15:05
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au carré !

Avec l’automne, revoilà l’époque de ma crise annuelle de petits carrés au crochet. Mais cette année, je ne suis pas seule touchée, il semblerait qu’une endémie touche la blogosphère.

Le foyer de l’infection c’est ici : “guirlande“. Mes symptômes :

(à gauche,  mes 6 carrés de la semaine. à droite, la pile entière, avec les 17 carrés pré-existant).

Depuis une semaine, on s’est lancé le défi de crocheter un granny square par jour, jusqu’à Noël. Je m’y tiens, à peu près. Et j’y vois l’occasion de finir la couverture commencée pour Malo il y a… (longtemps). Je ne pense pas aller jusqu’à Noël, il est petit encore, il n’a pas besoin d’un couverture de 2 mètres sur 2 !!! et puis si je crochète jusqu’à Noël, il faudra que j’assemble jusqu’à Pâques.

Categorie : Tricot
Par mes vies
Le 15 septembre 2009
A 16:09
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moisson du week-end

La saison du vide-grenier bat son plein… Celui du jour se tenait en marge d’une fête médiévale, où les enfants ont pu faire une balade à dos d’âne et participer (pour Malo) à des jeux “chevaleresques”, comme tirer à l’arbalète, jeter de lourdes lances ou affronter un adversaire sur une poutre…

La cueillette, entre hier et aujourd’hui, fut plutôt bonne.

Côté livre : un Fujikawa, un Richard Scary, Pierre Lapin (on n’avait pas l’histoire complète, ,juste un petit cartonné qui ne reprenait pas le texte original), un album aux illustrations désuètes mais jolies (le texte, par contre, n’est pas de mon goût, mais tant que les enfants ne savent pas lire, c’est pas grave, on s’arrangera !), et deux livres de la Comtesse de Ségur, dans une édition que je ne connaissais pas, et pour cause : les éditions Samir, au Liban. L’illustration de la couverture m’a séduite, particulièrement celle de la Fortune de Gaspard.

Côté jouets, une nouvelle boîte d’Idéal Box, pour compléter celle trouvée au printemps. Les combinaisons sont infinies, et en plus, la boîte était complète, comprenant les fameux pyramidions, mais aussi la notice montrant une cinquantaine de réalisations, avec une, deux, ou sept boîtes !

Et côté loisirs créatifs, un lots de 6 patrons pour un euro le tout, soit soixante fois moins cher que du Citronille !

Categorie : Non classé, scène de la vie de famille, livres, jeu/jouet, promenons-nous
Par mes vies
Le 13 septembre 2009
A 17:30
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âmes sensibles s’abstenir…

Je n’avais jamais lu de romans d’Emmanuel Carrère, écrivain prolifique entre autre de l’Adversaire, La moustache, La classe de neige, etc… Je viens de finir D’autres vies que la mienne, son dernier roman. Je n’ai pas choisit de lire ce livre, je n’en n’avais pas entendu parler, je n’en connaissais pas le sujet, il s’est trouvé par hasard dans mes mains, au gré de la ronde livresque à laquelle nous nous livrons, ma mère, ma sœur et moi… L’une achète un livre, le passe à l’autre qui le refile à la troisième. Le tout peut prendre un mois ou un an, c’est selon…

Comme je ne pourrais pas, mieux que l’auteur, parler de son livre ni exprimer une partie des émotions que sa lecture à suscitée, je cite une partie de l’épilogue :

“Chaque jour depuis six mois, volontairement, j’ai passé quelques heures devant l’ordinateur à écrire sur ce qui me fait le plus peur au monde : la mort d’un enfant, pour ses parents, celle d’une femme jeune pour ses enfants et son mari. La vie m’a fait témoin de ces deux malheurs, coup sur coup, et chargé, c’est du moins ainsi que je l’ai compris, d’en rendre compte. Elle me les a épargnés, je prie pour qu’elle continue. J’ai quelquefois entendu dire que le bonheur s’appréciait rétrospectivement. On pense : je ne m’en rendais pas compte, mais, alors,  j’étais heureux. Cela ne vaut pas pour moi. J’ai longtemps été malheureux, et très conscient de l’être; j’aime aujourd’hui ce qui est mon lot, et je n’y ai pas grand mérite tant il est aimable, et ma philosophie tient tout entière dans le mot qu’aurait, le soir du sacre, murmuré madame Letizia, la mère de Napoléon : “Pourvou qué ça doure”. 

Et une des phrases qui m’a le plus fait pleurer, dans cette vallée de larmes que fut le dernier quart du livre : Juliette, la jeune femme qui meurt d’un cancer en laissant ses filles de 6, 4 et 1 an : “Ce n’est pas possible. Elles ont trop besoin de moi. Personne ne les aimera jamais autant que moi”.

Et bien sûr, tout du long, j’ai repensé à l’agonie de Johanne, l’hiver dernier… à ses enfants… Au petit A. dont la maman, Roxane, est morte alors qu’il n’avait que 9 mois… À cette espèce d’angoisse gluante qui m’étreignait  aux dernières vacances de février, quelques jours après la mort de Johanne, en réalisant que je n’étais pas immortelle, et que comme tout le monde je pouvais disparaitre du jour au lendemain, et que mes enfants devraient alors grandir sans moi… Je ne sais pas comment on peut grandir sans cet amour là, je ne sais pas comment ceux qui restent font en sorte que ce soit possible, même si l’image de la famille de Juliette après sa mort que dresse Emmanuel Carrère est loin d’être une image désespérée, même si les petites filles dont il parle se construisent “malgré tout” grâce à leur père, autour du souvenir de leur maman, souvent évoquée, par la parole, les photos, les visites au cimetière…

J’ai en tout cas très envie de lire L’Adversaire,  le roman sur le fameux Jean-Claude Romand, le mythomane qui a tué sa famille car il ne pouvait pas supporter de voir la vérité détruire la vie qu’il s’était inventée, vie de médecin, travaillant à l’OMS, malade d’un cancer…

Categorie : livres
Par mes vies
Le 11 septembre 2009
A 13:48
Commentaires : 2