mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

encore des questions d’éducation

Ce matin, il y avait à l’école “dépistage des troubles du langage” par le médecin scolaire. On le savait depuis des semaines puisqu’il y avait un panneau dans l’entrée. Moi “naïvement” je pensais que Malo ne serait pas concerné, que le médecin ne verrait que les élèves signalés ou proposés par la maîtresse… Mais apparemment non, le médecin sur 2 jours a vu tous les enfants de moyenne section…

Il se trouve que j’avais rendez-vous en fin de matinée avec le fameux médecin scolaire pour le protocole d’accueil de Malo (par rapport à ses allergies alimentaires…).

Elle m’a parlé un peu de Malo, me disant qu’elle n’avait jamais vu d’enfant comme lui… Que son langage est extrêmement élaboré et développé (je suis payée pour le savoir). Elle lui a demandé de dessiner un bonhomme, ce qu’il a fait, mais pas de la façon ordinaire pour un enfant de 4 ans et demi semble-t-il : il a dessiné un “écorché” : l’intérieur du corps humain, en somme : cerveau, “ce qui fait pousser les cheveux et qui est dans la tête”, boyaux, “les boyaux sont toujours reliés à la gorge : comme ça, on mange, puis on avale dans la gorge, et ça va dans les boyaux, puis après ça devient du pipi et du caca”; le médecin demande à Malo de dessiner les mains de son bonhomme : il l’a fait, en dessinant à l’intérieur les os de la main.

Le médecin me commentait ce dessin en disant qu’elle est étonnée des connaissances anatomiques de Malo, et sa maitresse renchérissait en disant qu’elle trouve aussi que Malo sait énormément de choses, apparement il a fait une petite “présentation” sur le vendée Globe, en montrant de façon précise où se trouvent les bateaux et quels circuits ils vont faire (on suit tout ça en temps réel sur le planisphère de la maison). Et elle m’a dit quelque chose qui a réactivé tous mes doutes : craindre que l’école ne soit pas forcément faite pour un enfant comme Malo.

Pour l’instant, tout se passe bien pour lui, il est heureux d’aller en classe, il s’y épanouit… Mais la maîtresse m’a dit qu’avec d’autres enseignant(e)s, ça pourrait être plus difficile : Malo n’est pas “scolaire”, elle trouve ça épatant de le suivre du mieux possible, et en tout cas ne l’embête pas car elle estime qu’il n’a pas besoin qu’on le “contraigne” vu qu’il n’a aucune lacune (si ce n’est une facheuse tendance à écrire comme un chat… )

Bref, si une enseignante me dit ça, c’est quand même un peu inquiétant : elle pense que certains de ses collègues ne sont pas assez ouverts pour un enfant comme Malo… Ça fait peur ! car ce n’est absolument pas un enfant “difficile” ni en difficulté ! Alors si une maîtresse peut se sentir dépassée par un enfant “trop” curieux et avide de savoir, que peut-elle bien faire fasse à un enfant en réelle difficulté ?

Bref, à demi mot et sans que jamais les mots soient prononcés, j’ai compris…

La maîtresse et le médecin commencent à me préparer à l’idée que, peut-être… Si Malo se trouve un jour dans une classe où il n’est pas heureux, où il semble régresser, il faudra peut-être envisager pour lui “autre chose” que le système classique.

En gros, et après tests bien sûr, envisager le saut d’une classe ou la scolarisation dans une classe ou une école où les enseignants sont sensibilisés à la problématique des enfants comme lui…

Et bien sûr, je cogite comme une folle depuis… Le problème ne se pose de toute évidence pas pour cette année, puisque la maîtresse est très à l’écoute, et que Malo l’adore…

Mais si un jour ce problème survient, que pourrais-je faire ?

Et surtout quel est le profil de l’élève à qui l’institution “convient” dans tous les cas ? À quel point faut-il se couler dans le moule ?

pfff, pas facile tout ça. En attendant, reste à faire la liste des solutions alternatives qui s’offriraient à moi “si jamais”.

En commençant peut-être par aller faire un tour à la journée porte ouverte de l’école Diwan du coin, où je l’aurais bien mis dès cette année (mais j’avais peur qu’un déménagement + un changement de langue ce soit trop pour lui la même année).

Categorie : education
Par mes vies
Le 19 décembre 2008
A 18:13
Commentaires :
 

8 Comments for this post

 
circé Says:

avec des “si” on ne va nulle part en éducation; laissons faire le temps et tu pourras agir le moment venu si problème il y a. Le futur n’est pas joué d’avance!

pour l’instant il n’y a pas de problème et je suis très surprise qu’au lieu de te rassurer le médecin et la maîtresse aient fait naître de si difficiles doutes dans ton esprit; pour moi c’est le contraire de leur rôle (surtout: puisqu’il n’y a pas de problème en ce moment!)

les élèves très en avance (je ne sais pas comment les appeler) n’ont pas tous le même profil, ni les mêmes réactions, ni la même évolution…ni le même milieu familial qui joue aussi; enfin je ne rentre pas dans les détails ici.

dans ma conception de l’école, celle-ci n’est pas un moule mais une direction commune, avec beaucoup de différents chemins; c’est ça l’école pour tous

 
 
Sophie Says:

Je dirais comme Circé, si ton petit va bien, il n’y a pas de problème. Si ça peut te rassurer, ma grande est assez proche du tien : très curieuse, elle veut tout savoir, elle s’intéresse à tout, adore les livres, a un langage très riche. Elle est entrée en CP cette année déjà lectrice. En fait, la maîtresse est extra, elle s’est adaptée aux trois enfants plus “dégourdis”, et ils attaquent du CE1, avec un projet d’orientation en CE2 l’année prochaine. Nous n’étions pas a priori très chauds, mais elle semble ravie de ce projet, s’éclate à l’école. A mon avis, il faut écouter ses enfants, faire confiance aux enseignants (parce qu’il y en a des tas de super super), et te dire que en fonction de la situation, alors là, vous prendrez la décision qui vous semble la meilleure. Et si tu penses que la maîtresse pensait à un instit en particulier, demande-lui franchement !

 
 
Julotte Says:

bonjour,
j’ai aussi des enfants pas mal éveillés (du genre à apprendre à lire et à écrire tous seuls en moyenne section). Ils sont à l’école diwan, et c’est vraiment super, parce que le fait de baigner dans une autre langue les mobilise bien intellectuellement et fait qu’ils ne s’ennuient pas en classe. (là ils jouent en breton à la maison !).
Mais bon, c’était une demande de la part de ma grande, de changer d’école et d’apprendre le breton…

 
 
Luna Says:

je n’irai pas dans le même sens que les commentaires précédents, c’est bien que l’instit t’ait prévenu que Malo risquait de s’ennuyer ferme les prochaines années, il faut espérer que ce sera mentionné dans son dossier scolaire et que les enseignants suivants seront “prévenus” dès le début de l’année scolaire et pas à la fin du 1er trimestre au moment de faire le bilan…

à toi de le “nourrir” à côté de l’école si tu veux qu’il continue à s’intéresser au monde qui l’entoure parce que ce n’est pas l’école qui fera briller ses yeux, crois-en mon expérience de mère d’enfants précoces !
Quant aux solutions scolaires, si elles existaient ça se saurait… Le saut de classe ne suffira sans doute malheureusement pas : à l’école pour qu’une notion soit comprise de tous, elle est rabachée pendant des jours et des jours, alors que ton gamin pige dès la 1ère fois (à la limite à la 2ème si c’est vraiment tout nouveau).
Quant aux écoles “spécialisées” pour ces enfants-là…
ahahah elles n’existent pas !

tu sais ma 2ème fille ne fournit aucun effort en classe tant ça l’ennuie d’y être, elle ne s’investit pas du tout. La psy qui la suit m’a expliqué “imaginez que vous conduisez une Ferrari sur l’autoroute mais au milieu de 2CV… ça n’avance pas, qu’est-ce que vous faites ? vous tirez le frein à main sur la 1ère aire de repos et vous attendez que ça passe pour repartir…”
ça te parle ?
Bon courage !

 
 
wonderlaurence Says:

Que te dire, sinon effectivement de continuer comme tu l’as toujours fait avec amour et instinct, ça marche bien visiblement… quant à moi, je commence à m’inquiéter du coup vu que Lucas me dessine des dragons avec les os du dragon à l’intérieur et le feu à l’intérieur aussi… ça veut dire qu’il se prend pour un dragon ???
Désolée pour mon humour à 2 euros (2 balles on peut plus le dire depuis 2002)…
très bonnes fêtes de fin d’année à toi et toute ta famille… profitez de ces moments de joie et d’échange… et bon bout d’an comme il disent ici à Marseille…

 
 
Charlilou Says:

Pour quels enfants le moule de l’Education Nationale? Pour ceux qui peuvent / veulent y rentrer, mais pour les autres? bonne question, à laquelle je cherche encore une réponse. Pour moi, elle se trouve sur la Planète Montessori, mais si difficile à atteindre en France.
C’est super si tu peux au moins visiter l’école Diwan, tu te feras une idée plus précise ensuite, laisse aussi parler ton instinct !

 
 
vero81 Says:

Je retrouve un peu mon fils dans ta description. Il a parlé très tôt (à 15 mois, il faisait des phrases et connaissait les couleurs). A la crèche ils n’avaient jamais vu ça; moi comme c’était le premier je n’avais pas trop de repères. Vers 2 ans il savait pratiquement toutes les lettres, était curieux de tout. Puis il est entré à l’école (ce qu’il attendait si impatiemment) et là catastrophe, il ne rentrait pas dans le moule, l’atsem l’a pris en grippe, lui répétait qu’il était nul; je le voyais régresser, je ne savais pas quoi faire, une horreur. Je l’ai donc changé d’école et là, bingo, la maîtresse lui a redonné confiance en lui et donc lui a rendu son goût d’apprendre.
Depuis la rentrée il a encore changé d’école, pour une école bilingue francais occitan.
Je craignais moi aussi de le voir perdu dans une nouvelle école, une nouvelle langue. Il s’est finalement adapté très vite. Pour la langue, c’est carrément dingue. Il a un super accent, il comprend très bien et s’exprime pas mal; il adore chanter des chansons en occitan (et son petit frère les connait lui aussi avant même d’être entré à l’école du coup!). En même temps, je garde dans un coin de ma tête qu’il a certainement une certaine précocité et je crois que la nouvelle langue le stimule intellectuellement et que ça le rend vachement heureux.
Par contre, les maîtresses disent qu’il fait du bon travail mais jamais elle n’ont effleuré l’idée de précocité; moi je n’ose pas de peur d’être cataloguée mère abusive qui pousse son poussin, un peu délicat quoi… une fois j’ai failli avec la maitresse du mi temps francais qui me disait qu’il faisait très vite sont travail (et bien) et qu’ensuite il faisait le fou, ne tenait pas en place mais elle est assez rigide j’ai pas trop osé lui demander de lui donner plus de travail…
Moi aussi il a eu sa période passionné par le corps humain, il devait avoir 4 ans; d’ailleurs, il a toujours dans sa chambre un poster de squelette! Lui aussi a passé une période à dessiner les squelettes dans les bonhommes. Et puis ma maman était prof de bio alors il sait à qui s’adresser quand il a des questions pointues sur le corps humain…
Bref, ton experience m’interesse et je pense que l’école Diwan peut etre une solution (je connais plus les calandretas que les diwan, mais c’est certainement - ou - une pedagogie ouverte aussi).

 
 
Philmouss Says:

Coucou Viviana, je t’ai trouvé une petite référence qui devrait t’intéresser:

Anne Querrien, L’école mutuelle, une pédagogie trop efficace?
édition “Les empêcheurs de penser en rond”

4eme de couverture :

“Ce livre raconte l’histoire de l’école mutuelle dans la France de la Restauration. Une histoire totale­ment oubliée, interdite, car elle met en doute le caractère progressiste de notre école républicaine. De nombreux organisateurs du mouvement ouvrier, notamment Proudhon, en sont pourtant sortis. Cette école a été supprimée par les pouvoirs publics parce qu’elle marchait trop bien ! L’école mutuelle a été créée pour les pauvres, l’objectif est de sortir les enfants de la rue et de leur donner un savoir minimal conforme à leur classe sociale : lire, écrire, compter. Mais pour aller plus vite et faire moins cher, les élèves travaillent en petits groupes : ceux qui ont compris expliquent aux autres. Tour à tour, chacun est élève et répétiteur, en lecture pour les « bons », en élevage des hannetons ou autre hobby pour les « mauvais ». Les différences de niveau ne sont plus un obstacle au bon fonctionnement mais deviennent son moteur. Or cette école a été fermée parce qu’on lui reprochait deux choses : les élèves apprenaient en trois ans le curriculum prévu pour six et ils n’appre­naient pas le respect du savoir!

Anne Querrien est sociologue.

 

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