fusion
Depuis le début de la grossesse, Malo “fait le bébé”, il parle comme un bébé (c’est à dire entre ses dents et en avalant certaines consonnes) quand il s’adresse à moi, il dit qu’il est un bébé et veut qu’on le porte, il ne veut plus dormir dans sa chambre et il a regagné notre lit, il ne veut plus être seul un seul instant (”seul” voulant dire : moi dans la cuisine et lui au salon, porte ouverte. Ou moi dans la salle de bain et lui dans sa chambre, une cloison en plaquo-plâtre nous séparant…).
De même, plus la grossesse avance, plus il se “colle” à moi, physiquement. Dès que je suis assise, il me grimpe dessus, m’enlace de ses petits bras, me couvre de baisers (et il embrasse aussi souvent “la petite soeur”, en l’occurrence mon ventre, pour l’instant).
La nuit il dort tout contre moi, et si j’essaie de me pousser un peu, il se rapproche instinctivement, c’en devient même étouffant. Une copine m’a dit qu’elle avait lu que les tout jeunes enfants sont très sensibles aux phéromones émises par la femme enceinte : ça les replonge dans l’état de foetus qu’ils ont quitté il n’y a pas si longtemps, ils s’enivrent littéralement de la peau de leur mère…
Ça me parle particulièrement. D’ailleurs Malo m’a dit l’autre jour “Mmmm… Il sent bon ton ventre maman !”
Et aussi : “Ze suis un bébé, ze veux retourner dans ton ventre !” , tâche à laquelle il semble s’employer en se “soudant” littéralement à moi, à mon ventre…
J’accueille du mieux que je peux ce besoin intense de corps à corps, de peau à peau qu’il exprime, alors que dans le même temps j’aspire à un peu de distance, d’air…
J’avais entendu certaines mères parler d’un sentiment de “rejet” de leur aîné pendant la grossesse, en particulier lors des tétées. Je n’ai jamais ressenti ça pendant les tétées, mais je commence à comprendre ce qu’elles exprimaient, ce besoin presque viscéral d’éloigner l’enfant, alors que lui dans le même temps n’aspire qu’à la fusion. Les 3 semaines de cure à venir m’angoissent un peu, pendant cette période il est particulièrement difficile car les soins le fatiguent et font ressortir son eczéma… L’année dernière les nuits étaient terribles, il se grattait pendant des heures, et en ce moment je commence à fatiguer, aurais-je la patience et l’énergie nécessaire pour accompagner ses crises, sachant qu’il n’y a rien que je puisse faire à part rester calme, pincer ses jambes et attendre que ça passe, qu’il s’apaise et se rendorme…
(3ème note aujourd’hui, c’est vendredi, déjà le week-end pour moi, on a traîné en pyjama jusqu’à pas d’heure, fait une petite sieste en regardant les “barbapapa”, et lézardé dehors au demi-soleil de l’après-midi…)
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