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blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

un été sans les hommes

Deuxième roman de Siri Hustvedt (à force, je parviendrai peut-être à retenir l’orthographe de son nom) en quelques mois… Beaucoup plus court : là où “tout ce que j’aimais” retraçait 30 années de la vie de 6 personnes, “Un été sans les hommes” se concentre sur quelques semaines seulement.
J’ai souvent lu qu’il s’agissait d’un livre “féministe”. Honnêtement, je ne vois pas en quoi. Par contre, il est évident qu’il s’agit d’un livre féminin. S’adressant, principalement, à des femmes, et parlant des femmes. (ce qui ne signifie pas qu’un homme ne puisse pas trouver de plaisir ou d’intérêt à cette lecture… Mais ça lui semblera sans doute plus exotique qu’à moi.)

L’histoire est simple, presque banale : après trente ans de mariage, Boris, le mari de Mia, la quitte pour une femme beaucoup plus jeune. Mais au lieu d’une rupture franche, il lui réclame une “pause”.

Mia sombre dans une dépression très profonde, et pour s’en remettre, décide de partir quelques temps dans la ville de province où elle est née, et où sa mère vit, dans une maison de retraite.

Là, elle côtoie tous les âges de la femme : les adolescentes du cours de poésie, encore à l’orée de leur vie, déjà cherchant à séduire les garçons qui leur tournent autour, souffrant parfois, s’interrogeant sur leur popularité, leur attractivité…

La jeune mère de famille, dans la personne de Lola, sa voisine, qui essaie de maintenir l’équilibre de sa famille, entre un nourrisson, une petite fille très énergique, et un mari maussade et souvent absent…

Et les très vieilles femmes de la maison de retraite, dont sa propre mère, qui tirent le bilan de leur vie, et profitent au maximum du temps qui leur est accordé…

Elle, Mia, la cinquantaine, “encore belle”, se trouve à un tournant décisif de son existence. À un moment où elle ne peut plus continuer d’être celle qu’elle est depuis 30 ans, la “femme de”, la “mère de”…

J’ai beaucoup aimé ce livre, mélange d’humour, d’autodérision, mais aussi de poésie (Mia est une poétesse, on lit ça et là des citations de ses poètes préférés, ainsi que des poèmes écrits par ses jeunes élèves); portraits de femmes, à différentes étapes de leurs vies… Et tableau de la “condition féminine”, aux USA au XXIème siècle, avec toutes les contradictions que cela peut supposer.

C’est, là encore, un livre à l’écriture assez dense, à la langue riche, et qui donne l’impression, à la lecture, d’une complicité avec l’auteur. Pas le moins du monde un livre didactique, non. Un livre sur la sororité, dans laquelle Siri Husdtvedt nous convie à entrer…

Categorie : livres
Par mes vies
Le 24 mars 2012
A 10:35
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