mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

il en rentre plus qu’il n’en sort…

(je parle encore de livres, là).

Des livres, des livres, qui entrent chez moi comme dans un moulin, prennent leurs aises, s’installent sur mes étagères, sur ma table de nuit, sur l’étagère “spéciale”, sur mon bureau, selon un savant ordonnancement qui me parait limpide au moment où je choisis la place du livre en question, mais très obscur quelques semaines ou mois plus tard, quand je retourne la maison à la recherche de ce foutu bouquin, mais pourtant il est bien quelque part, j’ai l’anosognosie ou quoi ?

Je lutte pourtant contre les envahisseurs. Je lutte vraiment.

Quand j’étais petite, Adam, avec sa barbe fleurie et son accent polonais à couper au couteau, racontait toujours l’histoire de son directeur de thèse. C’était un vieux monsieur, qui passait sa vie dans les livres. On l’avait convaincu, pour son dos, ses articulations, que sais-je ? d’investir dans un matelas à eau, un de ces matelas qui coutent une fortune et s’adaptent parfaitement à la forme de la personne qui dort dessus. Mais chaque soir, il ouvrait un livre, et le reposait dans son lit, avant de dormir. Tant et si bien qu’un beau jour, sa fille s’est aperçue qu’il dormait sur le tapis, faute de place sur son matelas. Les livres avaient tout envahi.

Je ne veux pas finir comme ça, moi. Pas tout de suite en tout cas. C’est pourquoi j’essaie, j’essaie vraiment de limiter le nombre de livres qui entrent dans la maison.

De temps en temps, j’inspecte aussi d’un œil sévère les volumes qui vivent chez moi depuis plusieurs années. Ai-je l’intention de les relire ? Ai-je besoin de les posséder ? Ai-je du plaisir à les posséder ? Est-ce que je les ferais lire à mes enfants, est-ce que je les prêterais à mes amis ?  Si aucune de ces question n’a de réponse positive, hop, dehors. Le secours populaire n’est pas du tout regardant, ils prennent tout ce qu’on veut bien leur donner. Le bouquiniste est une bonne option : certes, il ne prend pas tout et n’importe quoi, mais il paye en nature. (enfin, en avoir dans sa boutique, quoi.)

Le vide-grenier du mois de juin a permis de se débarrasser de quelques volumes encombrants, aussi.

Mais quoi que je fasse, les livres continuent d’entrer. Plus vite que je ne peux les lire. Bien plus vite que je ne peux les vendre ou les donner…

Rien qu’aujourd’hui, tenez : en cherchant Blonde, de Joyce Carole Oates, dans la bibliothèque de mes parents, j’ai mis la main sur 6 ou 7 livres “à moi”, datant de mes années lycées; et j’ai également emprunté Le Grand Meaulnes et Dans la guerre, que je projette de lire (ou de relire, pour Alain-Fournier) prochainement.  Du coup, crise (trimestrielle) de culpabilisation livresque, j’ai fait une bonne pile avec la plupart des Nothomb, le Pancol acheté un jour de faiblesse, un Stephen King que non, décidément, je ne lirai jamais, et quelques autres poches en double, et j’ai foncé chez le bouquiniste… D’où je suis repartie, ayant dû rajouter encore quelques piécettes à l’avoir obtenu. Avec Tout ce que j’aimais, de Siri Hutrucmuche, (la femme de Paul Auster. À mon humble avis elle devrait prendre le nom de son mari, au lieu de se coltiner son blase imbitable plein de consonnes que je suis bien en peine de mémoriser, à part les deux première lettres, nécessaires à retrouver ses ouvrages dans les rayons d’une librairie). Au départ, je cherchais son dernier opus,Un été sans les hommes, qui me tente grandement, mais que le bouquiniste avait justement vendu dans le courant du mois.

Et j’ai mis aussi la main sur un roman dont mon directeur de thèse à moi (qui n’était pas du genre à dormir par terre faute de savoir où ranger ses livres, un type plutôt très pragmatique, puits de science, mais surtout capable de faire immédiatement la connexion entre six informations nouvelles et hétéroclites…) parlait souvent et nous avait chaudement recommandé, à l’époque : le Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes

Bref, pour résumer, aujourd’hui j’ai : acheté 2 livres, emprunté 3 livres, et récupéré 6 livres.

(c’est sûr un jour on me retrouvera au petit matin, roulée en boule sur le parquet.)

Categorie : livres
Par mes vies
Le 30 septembre 2011
A 19:52
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