mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

L’ami Lamy

(pardon pour l’exécrable jeu de mot du titre, j’ai pas pu résister.)

Donc, mon petit violon a regagné mes pénates, après un peu de colle, un bon coup de popote de luthier, et un bon réglage des chevilles. J’ai aussi investi dans une boîte digne de ce nom (c’est à dire qui ne soit pas bouffée par les vers, comme la boîte originelle).

J’en ai appris un peu plus sur ce violon : c’est un “medio fino”, sortit des ateliers de Thibouville-Lamy à Mirecourt en 1880.

“medio fino”, c’est un joli nom italien qui signifie “mi-fin”. Un peu comme pour les haricots verts, il y a les extra-fins, les mi-fins…

Ces violons étaient destinés au plus grand nombre, c’étaient donc des violons “pas chers”. Pour “rogner” un peu sur le coût de fabrication, les filets étaient gravés et non incrustés (comme je l’avais remarqué au premier coup d’œil sans savoir ce que ça voulait dire), et le bois choisit était un bon bois, séché dans les règles de l’art, mais qui n’était pas “ondé”, donc moins joli à regarder, ou dont les veines n’étaient pas régulières (idem, le seul inconvénient est esthétique).

Certains de ces medio fino étaient “moulés” à la vapeur; mais pas le mien, il a bel et bien été fait main, par l’un des apprentis de Lamy.

La mentonnière qui était montée dessus était aussi d’origine, selon le luthier.

J’ai donc pieusement conservé la boîte en bois, peinte en noir, la mentonnière (l’ergonomie n’avait sans doute pas été inventée en 1880), et les cordes en boyaux avec leurs emballage en papier cristal, et j’ai placé mon violon dans sa boîte neuve, avec son archet neuf et sa mentonnière neuve.

Comme j’essayais les mentonnières, le mari du luthier (qui est une luthière mais ça m’écorche un peu de l’écrire…) s’est approché. “Il sonne bien, ce petit medio fino”, a-t-il eu le courage de dire. Je lui ai fait remarquer qu’il était bien gentil de le dire; mais c’est vrai, il “sonne bien”, je m’en aperçois, et un luthier dont l’oreille est exercée à écouter la “forme” générale d’un son de violon, abstraction faite de la justesse et de tout ce qu’on peut imputer au violoniste, s’en aperçoit du premier coup…

Un bon moment, dans cet atelier chaleureux, à évoquer nos vieux souvenirs (j’y ai “travaillé” une semaine en 1994, j’ai fréquenté le collège de leurs enfants, et le mari a même passé le même bac que moi dans le même lycée avec la même prof de musique, adorable Mme Nicolle…)

Bon, maintenant, y’a plus qu’à !

Categorie : moi
Par mes vies
Le 1 septembre 2011
A 18:31
Commentaires :
 

1 Comment for this post

 
Luna Part Says:

allez, dzinn dzinn maintenant ! :-)
c’est super d’avoir récupéré un violon ancien de facture correcte qui sonne bien !

Sans m’y connaître (à part l’écoute au quotidien de 4 différents violons de ma fille depuis euh… 6 ans) j’ai réussi à distinguer très facilement un violon sur les 4 qui sonnait particulièrement bien (un son chaud et je ne sais pas, j’ai envie de dire “rond” aussi). C’est le 1er violon que ma fille a loué en arrivant au conservatoire, au lieu d’en récupérer un chinois ou tchèque c’était un violon français un tout petit peu plus petit que les modèles standards habituels. Les finitions étaient plus jolies aussi.
L’impression s’est confirmée quand j’ai eu son estimation pour l’assurance (ah oui il valait plus du double !) :-D
Là elle est revenue sur un modèle standard au printemps après une bonne poussée de croissance et c’est moins “gai” je trouve quand elle travaille ses morceaux…

 

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