mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

les chutes

C’est mon premier roman de Joyce Carole Oates. J’avais découvert cet auteur (une américaine née en 1938) lors de la sortie de “Blonde”, son livre sur la vie de Marilyn Monroe, que je n’ai pas lu mais qui avait beaucoup fait parler à l’époque. Et puis récemment, sur le blog livresque “les livres de George”, j’ai lu la critique de ces “chutes”. C’était resté dans un coin de ma tête, “tiens, ça a l’air bien”, comme souvent. J’aurais pu l’oublier complètement, mais j’avais envie de lire un de ces nouveaux livres de poches, les “pointdeux”, tout petits, imprimés verticalement et sur papier bible. Du coup, comme j’ai vu “les chutes” dans cette collection (entre “la route”, déjà lu, et d’autres qui ne m’inspiraient pas trop), je l’ai acheté. Et j’ai commencé à le lire dans la foulée.

- Alors, d’abord, la rubrique “j’ai testé pour vous”, le livre “.2″ dont le lancement a été entouré d’une bonne opération marketting… Franchement, j’ai pas trouvé ça extrêmement concluant. Et à part pour repartir en voyage à vélo ou à pied, dans un but de m’alléger au maximum, je doute fort de racheter des livres de cette collection. Ils sont quand même chers (13 euros le Oates, contre 8 euros en version poche “normale”, on est donc plus proche du prix d’un livre broché.), et le confort de lecture n’est pas génial : ce papier bible est trop fin, on voit un peu à travers, je préfère les pages bien épaisses d’un folio.  Le coup de la lecture verticale, c’est complètement gadget à mon avis : l’argument est que la lecture est plus “fluide” puisque nos yeux n’ont pas besoin de “sauter” pour passer d’une page à l’autre. Sauf que : un bouquin .2 comporte 2X plus de pages que le même, en poche. Je m’explique : une page de poche normale est répartie sur les deux pages (celle d’en haut et celle d’en bas) du livre.2 . Et donc : certes, nos yeux ne sautent pas, mais à chaque fois qu’ils devraient “sauter” dans un livre normal, là, on tourne la page. Où est le “gain” en terme de confort de lecture ??? L’avantage que j’y vois, c’est que là, je lis 100 pages à l’heure, au lieu d’une cinquantaine en temps normal !

À réserver, donc, au bouquin qu’on veut toujours avoir dans son sac. Et si mes explications vous semblent complètement obscures, allez donc jeter un coup d’œil à cette vidéo qui montre bien les livres.2.

- Maintenant, passons au contenu de ce livre ultra-portable : le roman de Joyce Carol Oates, “les chutes”. On y suit pendant plusieurs décennies le parcours d’Ariah, qui est le personnage central du livre, si ce n’est son héroïne. Mariée “tardivement”, contre toute attente, à un jeune pasteur qui va se jeter dans les chutes du Niagara le lendemain de leur nuit de noce. Les raisons de son gestes sont inconnues d’Ariah (mais pas du lecteur), qui va dorénavant se croire “damnée”.

Pourtant, elle se remarie, par amour cette fois-ci, avec un avocat brillant de Niagara Falls, où ils vivront heureux pendant dix ans, jusqu’à ce que le destin rattrape Ariah.

C’est un roman très dense, très riche, il s’y passe beaucoup de choses; on suit tour à tour le chemin du premier mari, puis d’Ariah, puis de son second mari, et enfin de leurs enfants devenus adultes, qui cherchent à découvrir d’où ils viennent, à en savoir plus sur leur mère et surtout sur leur père.

Beaucoup de thèmes sont abordés, c’est surtout une peinture très vivante de l’Amérique des années 50 à 80 : les premières années de mariage d’Ariah font écho à une série comme “Mad Men”, la consommation est reine, avec son corollaire dans cette région au nord des États-Unis : l’industrie chimique qui se développe, envers et contre tout, sans la moindre considération ni pour l’écologie ni pour la santé des gens qui travaillent dans ces usines et vivent dans leurs environs.

Lorsque les enfants d’Ariah atteignent l’âge adulte, en 1978, le regard porté sur cette industrie chimique a bien changé, mais les dégâts qu’elle a provoqué sont-ils réversibles ?

Le style de Joyce Carol Oates est très riche, rapide; on y passe sans cesse de la narration aux pensées des personnages qui surgissent, en caractères italiques, pour nous plonger au cœur de la psychologie de chacun des protagonistes.

Bref, 500 pages (ou 1000, dans l’édition pointdeux) qu’on avale d’une traite, toujours avide de connaître la suite. Du coup, j’ai placé “Blonde” sur ma liste de livres à lire, après les vacances sans doute.

Categorie : livres
Par mes vies
Le 8 juillet 2011
A 17:39
Commentaires :
 

1 Comment for this post

 
George Says:

si “les chutes” fait 1000 pages en Pointdeux, je n’ose pas imaginer combien fait “Blonde” (heureusement Pointdeux ne s’y est pas risqué!!) ! je te souhaite une bonne lecture !

 

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