un goût de vacances
Le vendredi, en règle générale, est un jour “cool”. L’Homme ne rentre pas déjeuner et Malo ne va pas à l’école : donc pas de stress, pas d’horaires… on fait la grasse matinée (enfin jusqu’à 9 heures, mais c’est déjà beaucoup !), on traîne en pyjama (en tenue d’Adam pour Malo, qui vivrait très bien dans le plus simple appareil toute l’année s’il le pouvait), on mange sur le pouce, ce qu’on trouve dans le frigo, pas de cuisine le vendredi… Parfois on sort, on va à la piscine, ou au parc, (ou une sortie moins drôle, comme le supermarché…), parfois non.
Mais ce vendredi là c’était encore PLUS cool : Malo est parti toute la journée pour son premier voyage scolaire, au parc australien. Il a nourrit des kangourous, cherché (et trouvé, parait-il, mais pas ramené à la maison) de l’or, goûté dans le bus en cachette du chauffeur (bravo Brizitte qui enseigne la désobéissance à nos enfants…), et fait partie des rares élèves à ne pas avoir dormi sur la route du retour.
Pendant ce temps-là, j’ai passé une journée “rien qu’à moi”, la première depuis longtemps, sans RIEN faire d’utile ou de productif. J’avais l’intention de coudre un peu ou de faire les finitions de mes ouvrages, mais j’ai préféré me promener un peu à pied, manger de la pizza, regarder des épisodes des Experts, surfer sur internet, faire la sieste… Et surtout essayer de “lâcher prise” par rapport à cette fin de grossesse, dont je vois le terme s’approcher, et avec lui l’angoisse monter… Toujours aucun signe d’accouchement imminent, alors je m’agite, je multiplie les tisanes, les potions, les remèdes homéopathiques, les gélules d’huile d’onagre, les exercices sur le ballon, la moxibustion…
Mais rien de tout ça aujourd’hui. J’ai bu uniquement du sirop d’orgeat, pour la seule raison que j’aime ça, et ça fait du bien de se faire un peu de bien !
La journée m’a parut trop courte, même si j’étais quand même soulagée de récupérer mon fils (ravi de sa journée) en bonne santé, et en un seul morceau. (30 enfants de trois-quatre ans, avec autour du cou une fiche en carton qui dit “je m’appelle X, je suis en sortie scolaire avec ma classe de l’école de P., voici le n° de portable de mon accompagnatrice”, c’est quand même un peu inquiétant. Enfin, il semblent qu’ils soient rentrés aussi nombreux qu’ils n’étaient partis…)
[J-9. C’est impressionnant comme la grossesse et les premiers mois du bébé “décérébralisent” une mère… Je me considère (à tort ?) comme quelqu’un d’à peu près intelligent et cultivé. Quand la grossesse de Malo a commencé, je sortais de mon année de DEA, pendant laquelle j’avais lu (et même écrit !) des choses un peu compliquées, manié des concepts assez pointus pour s’y piquer… Et pourtant, en fin de grossesse, même “télé 7 jours” c’était trop ardu (j’avais renoncé à Télérama au cours du second trimestre). Là, encore pire !! Je n’ai pas réussi à lire une ligne depuis le mois d’Avril. Je me suis dit que peut-être je tapais un peu trop haut alors j’ai acheté au vide-grenier de dimanche un livre de Bernard Werber (pardon pour ses fans, mais je considère que ça se range dans la catégorie du “facile à lire pour femme enceinte décérébrée”), j’ai essayé de m’y mettre aujourd’hui, impossible de dépasser la page 3 ! Je me suis rabattue sur le catalogue Bergère de France, je regarde les images, ça me fatigue pas trop.]
Bon courage pour la fin alors…tu ne peux pas savoir comme je t’envie…
Merci pour l’hilarité dans laquelle m’a plongé ton dernier paragraphe, et dans lequel je me suis tout à fait reconnue

Et courage pour les derniers jours d’attente, moi aussi je t’envie
Tiens c’est drôle, j’ai toujours eu aussi l’impression que la grossesse me grillait les neurones