mes vies

blog multidirectionnel : mes vies de mère, de prof, de musicienne, de lectrice, de promeneuse, de dilettante en tout et spécialiste en rien… Et même mes vies de cuisinière, couturière et tricoteuse !

 

Plate prière

Je suis en pleine découverte d’Anne Sylvestre. Pas ses chansons pour enfants, que je connais un peu quand même, mais toutes ses chansons “pour adultes”, enfin pas spécifiquement pour enfants, quoi.
Je découvre de belles mélodies, des paroles touchantes, émouvantes, poétiques, et souvent très amusantes !

Je ne résiste pas au plaisir de partager celle-là, j’ai envie de l’afficher partout, de la faire entendre à tout le monde :

Anne Sylvestre

Plate prière :


Seigneur, délivrez-nous de ces filles sans fesses
qui regardent les nôtres avec réprobation.
Seigneur, délivrez-nous de ces tristes drôlesses,
ou donnez-nous au moins quelques compensations.

Faites qu’autour de la table on leur réserve le banc:
c’est assez confortable sans un certain répondant;
et faites que la salade, la tomate et le citron
rendent beaucoup plus malade qu’un modeste miroton;
et dans votre bonté, faites aussi que le thé
donne plein de calories, Vierge Marie.

Faites que dans les boutiques on regarde de travers
leurs silhouettes étiques nager dans les pull-overs;
qu’essayant la plus banale des robes, on leur dise un peu:
“On fait les tailles normales” sur un ton très dédaigneux;
et dans votre justice, faites que dans leur 36
on les prenne pour des salsifis, ô Sainte Sophie.

Faites que tous ces jeunes hommes, les invitant à dîner,
cessent un peu d’être économes et veuillent imaginer
qu’en ouvrant les bras plus large, ils y gagneraient un peu:
- les filles avec une marge, ça fait beaucoup moins de bleus -
et faites qu’une fois, privés de contrepoids,
ils se foutent la gueule par terre, ô grand Saint-Pierre.

Faites que les magazines payent le papier moins cher,
- c’est pour cela, j’imagine, qu’on voit été comme hiver,
rangés à douze par page des sardines très mini,
des haricots sur la plage ou d’élégants spaghettis -
et que les photographes, dégoûtés des girafes,
découvrent les trois dimensions, Saint Timoléon.

Seigneur, gardez-vous bien de leur donner des fesses:
nous porterons les nôtres avec sérénité.
Seigneur, ne croyez pas surtout que ça nous blesse:
abondance de biens n’a jamais rien gâté.

 

Categorie : musique
Par mes vies
Le 10 février 2010
A 16:59
Commentaires :
 

1 Comment for this post

 
stl Says:

Et pas de post sur cette chère Elisabeth Badinter ????
Je ne sais pas si c’est elle ou les hormones de grossesse, mais à la lire, j’ai la nausée…!-)

 

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