mes vies

C’est le titre du dernier (bref) roman de Philippe Delerm, auteur que j’affectionne, et pas seulement parce qu’il a engendré un de mes chanteurs favoris…

Je ne sais pas trop quel auteur en France a “lancé la mode” de Bartleby… Mais je sais que Bartleby le scribe, court récit de Melvil, est  très largement citée dans la littérature actuelle… Pennac me l’a fait découvrir dans sa saga Malaussène, mais je trouve très fréquemment des références à lui, je ne sais pas pourquoi… Quand je l’ai lu (il y a longtemps) je n’ai pas eu l’impression de lire un “grand” livre…

Quoi qu’il en soit, pour Delerm, Bartleby c’est la figure de celui qui a beaucoup à dire mais qui préfère se taire. Et le héros du roman, M. Spitweg, prend plutôt la posture inverse : modeste fonctionnaire d’un bureau de poste, célibataire parisien adepte des “petits plaisirs” (des premières gorgées de bières, entre autre… une sorte de double de Delerm lui-même), il décide d’ouvrir un blog pour parler de ces petits riens qui font sa vie, qui le rendent heureux… Il va finir par être dépassé par le succès médiatique de son blog (et là encore, peut-être peut-on y voir un peu d’autobiographie : Delerm, jusqu’alors professeur de lettres en province, publie “la première gorgée de bière” chez un éditeur obscur, et son livre devient un véritable best-seller).

J’ai aimé la belle langue de Delerm, j’ai aimé la description du blogueur, qui se prend au jeu, au plaisir d’écrire et d’être lu :

“Même quand il est très loin de son blog, il se surprend parfois à chercher une formule pour dire le présent, une ombre, un signe”

Un joli cadeau à faire à votre blogueur préféré…  pas un “grand” livre, mais un agréable petit roman. Du Delerm, quoi !